Webisode 3
1. Extérieur, nuit, rue Whitechapel (flashback 30 septembre 1888)
Un homme marche à l’allure modérée dans la ruelle, son visage caché par un chapeau. Une femme marche également tranquillement. La femme se sent suivie et retourne plusieurs fois tout en avançant. Elle accélère le pas, apeurée. L’homme avance de plus en plus vite, son visage toujours caché. La femme continue d’accélérer le pas tout comme l’homme. Après quelques instants, l’homme la rattrape, l’encercle avec ses bras et plaque sa main sur son visage pour étouffer ses hurlements. La femme essaye de se débattre, en vain. L’homme l’entraîne dans l’obscurité. Au loin, HELEN assiste à la scène. Son visage est marqué par l’incompréhension et la peur. Les silhouettes de l’homme et de la femme se dessiner sur le mur en ombres chinoises. L’homme lève sa main droite laquelle tient un objet long et effilé. Il abat d’un coup sec sa main au niveau de la gorge de la femme qui s’écroule lourdement sur le sol. HELEN porte ses deux mains à sa bouche pour étouffer son cri puis prend la fuite. Dans sa hâte, elle heurte une bouteille en verre qui se trouvait par terre. Le bruit attire l’attention de l’homme qui sort brusquement de l’ombre. HELEN se cache sous le premier porche d’entrée d’immeuble et reste immobile. L’homme s’avance dans la lumière. Il s’agit de JOHN. Le visage fermé, il observe la ruelle quelques secondes, en attente. Au moment où il se retourne, de nouveaux bruits de pas se font entendre ainsi que quelques éclats de voix. JOHN, pris au dépourvu disparaît dans un flash vert-bleu. HELEN reste adossée à la porte sans bouger, les yeux clos, le souffle court, les deux bras le long du corps. Après quelques secondes, elle ramène ses deux mains contre son bas ventre en les crispant. Ses yeux sont remplis de larmes.
Générique
2. Intérieur, nuit, chambre d’Helen
CATHERINE arrive devant la porte ouverte. HELEN est au bureau en train de travailler. CATHERINE frappe doucement contre l’embrasure avant d’entrer dans la chambre. HELEN se retourne.
CATHERINE
Je viens de recevoir un coup de téléphone d’une amie. Il y a eu un nouveau meurtre. D’après les premiers éléments, il semblerait que votre connaissance ait récidivée.
HELEN
À quel endroit le corps a-t-il été découvert ?
CATHERINE
Rue Lepic, dans le 18ème arrondissement. La police est toujours sur place mais le cadavre de la femme vient d’être transféré à la morgue.
HELEN
Je dois absolument le voir. Pouvez-vous m’aider ?
CATHERINE
Je me doutais que vous voudriez l’examiner vous-même. J’ai donc pris la liberté de contacter un ami travaillant au Ministère de justice afin de vous obtenir les autorisations nécessaires. N’ayez crainte, il ne posera pas de questions gênantes, il est dans la confidence.
HELEN
Merci Catherine.
CATHERINE
Ne me remerciez pas. Nous œuvrons toutes les deux dans le même but. Vous auriez fait la même chose si vous aviez été à ma place.
Les deux femmes de sourient. CATHERINE fait un signe de tête à HELEN avant de sortir de la chambre.
3. Intérieur, nuit, bar
Tout le bar continue de se battre. WILL essaie d’éviter au maximum les coups, mais doit parfois en distribuer. ASHLEY se bat contre tous ceux l’attaquant, les envoyant presque facilement au tapis. Soudain la porte du bar s’ouvre et plusieurs policiers entrent, l’arme à la main.
POLICIER #1
POLICE ! PLUS UN GESTE.
Les bagarres se calment doucement. ASHLEY continue de se défendre contre son assaillant. Lorsqu’elle l’envoie au tapis, un second policier braque son arme sur elle.
POLICIER #2
LES MAINS EN L’AIR ! TOUT DE SUITE !
ASHLEY s’exécute tout en regardant WILL qui a l’air désemparé. Le policier #2 s’avance, les menottes en main.
POLICIER #2
Mettez doucement vos mains derrière la tête et tournez-vous très lentement.
ASHLEY ne bouge pas. Le POLICIER #2 semble s’impatienter. WILL trépigne.
POLICIER #2
Je vous conseille d’obtempérer sans opposer la moindre résistance et tout ira bien.
ASHLEY
Des promesses toujours des promesses !
ASHLEY se retourne pour frapper le POLICIER #2, mais WILL s’avance en criant.
WILL
Ashley non !
Les policier #1 et #2 les mettent tous les deux en joue. WILL s’arrête et remet les mains en l’air.
ASHLEY
C’est malin maintenant ils connaissent mon prénom !
POLICIER #2
Au prochain mouvement, je suis autorisé à tirer. Vous êtes prévenus.
WILL acquiesce doucement. Le policier #2 passe les menottes à ASHLEY et WILL, tandis que le policier #1 les maintient en joue. ASHLEY et WILL sont ensuite entraînés vers la sortie.
ASHLEY (regardant WILL avec agressivité)
Tu ne pouvais vraiment pas la boucler ?
Le policier #2 la pousse à l’extérieur.
4. Intérieur, nuit, chambre d’Helen
CATHERINE entre sans frapper, un papier en main. HELEN relève la tête.
CATHERINE (lui donnant les feuilles)
Ce sont vos autorisations. Elles viennent de me parvenir par fax.
HELEN
Je suis étonnée de la rapidité avec laquelle tu as obtenu ces documents.
CATHERINE
La bureaucratie française n’est pas toujours aussi efficace croyez-moi. Le tout est de savoir s’adresser aux bonnes personnes au moment opportun.
HELEN et CATHERINE se sourient avec complicité.
HELEN
Tu es pleine de ressources. C’est appréciable. Quand pourrais-je aller à la morgue ?
CATHERINE
Dès à présent si vous le souhaitez. Mon chauffeur est à votre disposition. Dans l’immédiat, je dois mettre mes compétences au service de cet ami, rue Lepic. À moins, bien entendu, que vous n’ayez besoin de mon assistance.
HELEN (souriant)
Tu as déjà fait beaucoup. Je saurai me débrouiller seule. Ne fais pas attendre ce précieux ami.
CATHERINE
Je vous le présenterai à votre retour.
HELEN (malicieuse)
J’y compte bien.
CATHERINE
Je vais immédiatement ordonner à Lester de préparer la voiture.
HELEN
Merci.
CATHERINE sort alors qu’HELEN se lève pour préparer ses affaires.
5. Intérieur, nuit, morgue
Une policière accompagne HELEN.
POLICIÈRE
Le corps est sur la table là-bas.
HELEN
Très bien.
POLICIÈRE
Je reste à l’extérieur. Si vous avez besoin de quoi que se soit appelez-moi.
HELEN
Merci beaucoup.
La policière acquiesce et sort.
HELEN s’approche de la table dans le fond de la pièce où le corps est allongé. HELEN pose ses affaires, mes des gants et s’approche du cadavre. Alors qu’elle va se pencher au-dessus, quelque chose attire son attention. Elle tourne la tête et découvre un rose rouge posée à côté des instruments chirurgicaux. Elle la prend et l’observe.
6. Extérieur, nuit, devant le bar
ASHLEY et WILL sont surveillés par deux policiers, lorsque le policier #2 revient.
POLICIER #2
Vous avez de la chance d’avoir des amis haut placés Docteur Zimmerman.
WILL
Que va-t-il se passer maintenant ?
Le policier #2 passe derrière WILL et le détache.
POLICIER #2
Rien du tout. Le barman a décidé de ne pas porter plainte contre aucun de vous deux. À l’avenir, évitez simplement de traîner dans les bars mal famés. Ça vous évitera ce genre d’ennuis.
Le policier #2 tourne les talons et fait un signe de tête au policier qui se tient à côté d’ASHLEY.
ASHLEY
Excusez-moi ? (pause) Hey ! Vous n’auriez pas oublié quelque chose ?
WILL (étonné)
Vous ne la relâchez pas ?
POLICIER #2
Tant que votre amie ne m’aura pas donné sa véritable identité, elle reste sous notre autorité.
ASHLEY
Quoi ? Vous vous foutez de moi ?
WILL
Du calme Ashley. (au policier) Que voulez-vous dire par « véritable identité » ?
POLICIER #2
Il n’existe aucune Ashley Magnus dans la base de données de l’état civil. Le dernier Magnus enregistré à l’adresse que vous nous avez indiquée était une certaine Helen, Docteur Helen Magnus plus précisément. Etant donné son année de naissance, il n’y a aucune chance que cette personne soit encore en vie. Alors si votre amie est bien une Magnus, elle n’est reconnue ni administrativement ni juridiquement. En d’autres termes, elle n’a aucune existence légale.
WILL (abasourdi)
Quoi ?
POLICIER #2 (souriant)
Votre amie n’existe pas Docteur Zimmerman.
Les policiers se mettent à ricaner. Pour toute réponse, le policier #2 se prend le poing d’ASHLEY dans la figure. Les deux autres sortent leur arme mais ASHLEY les désarme et finit par les assommer. WILL regarde ASHLEY avec incompréhension. ASHLEY hausse les épaules.
ASHLEY
Je me suis sentie… insultée. (pause) C’est plus fort que moi.
WILL (abasourdi)
Mais comment…
ASHLEY
Ne traînons pas ici !
WILL soupir désespérément. ASHLEY et WILL partent en courant.
7. Extérieur, nuit, boulevard de Clichy
HELEN marche en parlant au téléphone.
HELEN
Tu avais raison Catherine, les blessures sont identiques. Il y a donc de grandes probabilités qu’il s’agisse du même meurtrier… Non, pas dans l’immédiat, je dois vérifier quelque chose. Je viens à l’instant de renvoyer Lester car je me trouve à quelques rues de la scène du crime… J’avais besoin de marcher… Non, non, je dois l’examiner maintenant. Je trouverai peut-être quelque chose… Oui, inutile de t’inquiéter, je le rappellerai dès que j’aurai terminé. … À tout à l’heure.
HELEN raccroche et passe devant le Moulin Rouge.
8. Extérieur, jour, boulevard de Clichy (flashback 15 septembre 1888)
HELEN se promène au bras de JOHN.
HELEN (troublée)
John, cessez de me regarder ainsi. (pause) C’est si délicieusement inconvenant qu’il me semble que nous attirons sur nous tous les regards.
JOHN
Vous n’imaginez pas les pensées qui m’assaillent en cet instant. (pause) Helen si nous n’étions pas en public je crois que je…
HELEN
John !
JOHN
Je suis navrée de vous mettre dans l’embarras mais je vous trouve si rayonnante Helen, si épanouie…
HELEN (espiègle)
Il y a peut-être une raison à cela…
JOHN (l’interrompant)
Oui, il y en a une. Cette toilette française vous va tellement à ravir qu’elle semble avoir été dessinée pour vous.
HELEN
Vous avez encore fait des folies John. Vous me gâtez beaucoup trop. Comment pourrais-je vous remercier pour ce merveilleux présent ?
JOHN
Vous êtes à mon bras, c’est là ma seule récompense. Je peux ainsi me délecter du spectacle de votre resplendissante beauté tout en imaginant mille folles façons de lui rendre furieusement hommage.
HELEN
Réfrénez vos ardeurs John Druitt… vous ne m’aidez pas à contenir les miennes…
JOHN et HELEN s’observent amoureusement, le regard brûlant. HELEN détourne le regard en rougissant. JOHN se racle la gorge pour se redonner contenance.
JOHN
Êtes-vous sûre qu’il soit sage de laisser la direction de votre annexe parisienne à Anne ?
HELEN
Malheureusement je ne possède pas le don d’ubiquité et je me refuse à quitter Londres. Anne semble contrôler de mieux en mieux ses aptitudes et j’ai besoin de quelqu’un pour me seconder dans cette ville.
JOHN
Vous avez parfaitement raison. Paris possède également son lot de nécessiteux et Anne peut s’enorgueillir d’avoir appris du meilleur professeur qui soit.
HELEN (souriant)
Essayez-vous de me flatter pour obtenir plus promptement mes faveurs John Druitt ?
JOHN
Vous n’êtes pas faite pour être courtisée, Helen, mais pour être aimée… passionnément et intensément aimée.
HELEN (souriante)
John ! Je vous en prie. (pause) Vous êtes si…
JOHN (l’interrompant)
Amoureux ?
HELEN (troublée)
Ardent. (pause) John… Je voulais être sûre avant de vous l’annoncer mais… Je…
HELEN est subitement prise d’un vertige. Elle porte une main à son front, l’autre à son abdomen. JOHN la retient avec délicatesse pour l’empêcher de s’effondrer.
JOHN
Helen ! Vous vous sentez mal ?
HELEN
Ce n’est rien… Une petite faiblesse.
JOHN
Une petite faiblesse ? Dieu du ciel Helen, vous avez à nouveau failli perdre connaissance. C’est la troisième fois cette semaine. Que vous arrive-t-il ?
HELEN (souriant)
Je vous assure qu’il n’y a pas lieu de vous tourmenter. Je me sens déjà beaucoup mieux. (pause) Et je peux tout vous expliquer… Je dois vous dire quelque chose de très important…
JOHN (l’interrompant)
Ce quelque chose peut attendre. Je vous raccompagne immédiatement au manoir. Vous m’inquiétez vraiment, vous êtes si pâle.
HELEN (fermement)
John… S’il vous plait… Ecoutez-moi…
JOHN
Cette visite à Paris était une pure folie. Vous étiez déjà si fatiguée en quittant Londres, ce voyage aura certainement achevé de vous épuiser. Peut-être devrions-nous patienter encore quelques jours avant de retourner en Angleterre ?
HELEN (souriant)
John. (pause) Croyez-moi, ce n’est pas le voyage…
JOHN
Shhh, je vous en prie, économisez vos forces. Vous aurez tout le loisir de me conter cette chose qui semble si importante lorsque vous aurez retrouvé vos esprits dans le confort de vos appartements. (pause) Je vais faire appeler la voiture, il me semble que c’est plus prudent.
HELEN semble se résigner. JOHN dépose un baiser sur son front avec douceur. HELEN lui sourit avec tendresse puis le regarde s’éloigner. Elle pose délicatement une de ses mains sur son abdomen avec un air inquiet.
9. Extérieur, nuit, rue Lepic
HELEN est accroupie à l’endroit où le corps semble avoir été découvert. Elle observe le sol avec attention. Dans une rue perpendiculaire, un flash bleu-vert apparaît. JOHN s’avance. HELEN relève la tête et regarde droit devant. JOHN s’approche derrière elle en souriant.
HELEN (sans se retourner)
Je ne pensais pas que tu ferais l’erreur de revenir sur le lieu de ton forfait alors que la police est sur tes traces. (pause) Une fois encore, je crois que j’ai sous estimé ton audace.
HELEN se relève et se retourne. JOHN s’approche toujours.
JOHN
Je ne t’ai pas attirée à Paris pour subir ton mépris et ta rancœur, Helen mais pour te montrer la vérité. Un mot dont tu sembles pourtant avoir oublié la signification.
HELEN
Ne t’approche pas davantage John.
JOHN (continuant d’avancer)
Sinon quoi, Helen ?
HELEN sort son arme. JOHN sourit avant de disparaître et de réapparaître derrière HELEN. Il la désarme et pose sa lame sous sa gorge. HELEN ne bouge plus.
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