Quest-ce que Sanctuary?

Sanctuary est une websérie crée en 2007 par Damian Kindler et Martin Wood.

Producteurs exécutifs : Marc Aubanel, Damian Kindler, N. John Smith, Amanda Tapping, Martin Wood.

Cast
Amanda Tapping ........................................................................ Docteur Helen Magnus
Robin Dunne .......................................................................... Docteur Will Zimmerman
Emilie Ullerup ..................................................................................... Ashley Magnus
Christopher Heyerdahl .................................................................. Montague John Druitt
Bigfoot ..................................................................................................... Bigfoot

Introduction saison virtuelle

Disclaimer

Tous les personnages publiquement reconnaissables, les lieux, etc sont la propriété de leurs propriétaires respectifs. Les personnages originaux et l'intrigue sont la propriété de l'auteur. Ce travail n'est pas rémunéré. Aucun droit d'auteur n'est enfreint.


vendredi 27 mars 2009

Episode 8, Webisode 2

Webisode 2



. Intérieur, nuit, sanctuaire, bibliothèque

HELEN arrive dans la salle. ASHLEY est penchée sur un ouvrage, une jambe posée négligemment sur la table. HELEN est étonnée de la voir. ASHLEY ne relève pas la tête.

HELEN

Ashley ? (pause) Où est le docteur Zimmerman ?

ASHLEY

Sorti voir son copain le policier.

HELEN, perplexe, observe sa fille avec attention. ASHLEY ne lève pas les yeux de son ouvrage. HELEN s’avance prudemment vers sa fille.

HELEN

Puis-je connaître le sujet de ta lecture ?

ASHLEY

Meurtre et généalogie. J’ai décidé de me mettre à l’étude de mes origines.

HELEN soulève un sourcil inquisiteur tout en se rapprochant de sa fille. Très vite, elle peut distinguer le titre du livre qu’ASHLEY est en train de lire : The Complete History of Jack the Ripper” de Philip Sugden.

ASHLEY

Un ouvrage vraiment captivant. Les meurtres sont détaillés avec une telle force que c’en est presque fascinant.

HELEN (peinée)

Ashley…

ASHLEY (pensive)

Tuer de sang froid doit vraiment procurer une sensation étrange… enfin je suppose.

HELEN reste immobile fixant sa fille avec douleur. ASHLEY lève enfin les yeux vers sa mère avec détermination. HELEN est déconcertée mais tente de ne rien laisser paraître.

ASHLEY

C’est lui n’est ce pas ?

ASHLEY fixe sa mère avec gravité. Plusieurs secondes s’écoulent avant qu’HELEN ne réponde.

HELEN

Je n’en suis pas certaine. (Pause) Mais… Oui, c’est, en effet, une possibilité…

ASHLEY (l’interrompant)

Maman, ne tourne pas autour du pot. Dis-moi juste que c’est lui.

Mère et fille se dévisagent.


Générique

2. Intérieur, nuit, sanctuaire, bibliothèque

HELEN prend une grande respiration.

HELEN

Non Ashley, sans preuve tangible je ne peux pas l’affirmer.

ASHLEY

Tu l’as autopsiée cette nuit ta preuve ! Qu’est ce qu’il te faut de plus ?

HELEN reste silencieuse et continue de regarder sa fille douloureusement.

ASHLEY

« Tu voulais me protéger de la menace qu’il a fini par représenter ». Ce sont tes propres mots maman. Je crois que ça résume assez bien la peur que tu éprouves à propos de ce que ce cher papa est capable de faire. De quelle autre preuve as-tu besoin ?

HELEN

Ne fais pas l’erreur de tout mélanger. À l’époque où j’ai dû faire ce choix, le contexte était vraiment tout autre.

ASHLEY

Après plus d’un siècle, il est toujours considéré comme le plus grand psychopathe de tous les temps, dis-moi en quoi la situation est-elle différente aujourd’hui ?

HELEN fixe sa fille sans répondre. ASHLEY a l’air en colère.

ASHLEY

Si tu le penses capable de changer, alors pourquoi m’avoir caché la vérité à son sujet ? (pause) Je vais te dire pourquoi : parce que tu es convaincue que personne ne peut renier sa nature profonde.

HELEN

La renier non, mais la combattre oui. (pause) Je ne peux pas te dire ni pourquoi, ni comment mais même si tout l’accuse, je ne crois pas que John soit le responsable de cette atrocité.

ASHLEY

Tu peux m’expliquer ça ?

HELEN

C’est impossible. Du moins pour l’instant. Mais je…

ASHLEY (l’interrompant)

Peu importe en réalité. John Druitt figure désormais sur ma liste comme une cible prioritaire.

HELEN

Ashley ! Quoi tu aies décidé de faire contre lui, je te l’interdits formellement ! (pause) Tu es trop impliquée émotionnellement pour faire preuve d’une impartialité suffisante et cette vulnérabilité ne te permet pas d’appréhender le danger sereinement.

ASHLEY (ironique)

Ouais, bon… Je prends le risque. Ce n’est que mon père après tout.

HELEN (avec gravité)

Je t’ai toujours enseigné que pour survivre, il ne faut pas se laisser aveugler par ses sentiments qu’elle que soit la situation. Tu sembles précisément vouloir agir à l’opposé de ce principe et je refuse de te laisser faire.

ASHLEY (confuse)

Woa détends-toi maman. Il est sur ma liste mais je n’en fais pas non plus une fixation.

HELEN (inquiète)

En es-tu sûre ?

ASHLEY et HELEN s’affrontent du regard un instant. ASHLEY fini par détourner les yeux.

HELEN

Quoi qu’il en soit, je dois te parler d’une décision que j’ai prise et j’ai très peu de temps pour le faire.

ASHLEY (ironique)

Je sens que je ne vais pas aimer.

HELEN

Je pars dès ce soir pour la France. (pause) Il y a quelque chose dont je dois m’acquitter et qui ne peut pas attendre.

ASHLEY (souriant)

La France ? Il y a pire comme destination. Je vais préparer mes aff…

HELEN (l’interrompant)

Non Ashley. Je pars seule.

ASHLEY

Quoi ?

HELEN

J’ai besoin de toi ici. Toi et le docteur Zimmerman devez continuer votre enquête…

ASHLEY (l’interrompant)

Tu te moque de moi, maman ?

HELEN

Je serais chez Catherine durant mon séjour. Tu pourras me joindre chez elle en cas d’ennuis.

ASHLEY (coléreuse)

Maman ! (pause) Tu penses vraiment que je vais te laisser partir comme ça ?

HELEN

Je t’en prie Ashley. Même si c’est encore difficile pour toi, je te demande de me faire confiance. (pause) Ne rend pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà.

ASHLEY fixe sa mère dans les yeux avec colère puis semble se détendre en voyant le trouble d’HELEN.

ASHLEY

De toute façon, je crois que je n’ai pas le choix. Mais tu me devras une explication.

HELEN et ASHLEY s’observent.


3. Intérieur, nuit, salle

WILL et l’inspecteur CAVANAUGH se font face.

INSPECTEUR CAVANAUGH

Je ne peux pas le relâcher.

WILL

J’ai le sentiment que cet homme est innocent Cavanaugh. Non en fait, ça crève les yeux.

INSPECTEUR CAVANAUGH

Vous pensez que le procureur va simplement se contenter de suivre vos « sentiments » ? Vous vous fichez de moi Zimmerman ? Ce type n’a aucun d’alibi sérieux alors apportez moi des preuves tangibles au lieu de jouer les psys empathiques.

WILL

Pizer m’a dit avoir passé la nuit avec une certaine Émilie au moment où le meurtre a été commis. Retrouvez-la et vous l’aurez votre alibi.

INSPECTEUR CAVANAUGH (ironique)

Emilie ? Oh, vous voulez parler de celle qui vient du pays des merveilles ?

WILL (déconcerté)

Cavanaugh…

INSPECTEUR CAVANAUGH

Vous savez combien il y a d’Émilie dans cette ville ? (pause) Réveillez-vous, Zimmerman, ce type vous a mené en bateau et vous avez plongé tête la première !

WILL

Croyez-vous que j’insisterai pour le faire relâcher si je n’étais pas convaincu de son innocence ?

INSPECTEUR CAVANAUGH

Il y avait du sang sur ses vêtements. Comment expliquez-vous ça ?

WILL

Il s’est peut-être coupé en se rasant, qu’est-ce que j’en sais ? Vous avez les résultats de l’analyse qui prouvent que ce n’est pas son sang ?

INSPECTEUR CAVANAUGH

Pas encore. Conclusion, il reste notre principal suspect dans cette affaire tant que nous n’avons pas la preuve matérielle qu’il est innocent.

WILL

Ce n’est pas lui, je parie ma carrière dessus.

INSPECTEUR CAVANAUGH

Le problème Zimmerman c’est que votre foi en Pizer ne vaut pas un clou devant le juge.

WILL

Écoutez Cavanaugh je sais que ça peut vous paraître dingue mais j’ai étudié suffisamment de psychopathes pour les reconnaître au premier coup d’œil. (pause) Vous perdez un temps précieux. Pizer est innocent et le vrai meurtrier est toujours dans la nature.

CAVANAUGH et WILL s’observent avec inquiétude.


4. Intérieur, nuit, chambre d’Helen

Une valise est ouverte sur le lit. HELEN y range plusieurs affaires. BIGFOOT arrive.

BIGFOOT

Je devrais vous accompagner.

HELEN

Tes aptitudes pourraient m’être utiles mais tu dois rester ici. J’ai besoin que tu veilles sur nos hôtes.

BIGFOOT

…et sur Ashley ?

HELEN

Et sur Ashley. (pause) Elle a vraiment besoin d’être secondée durant mon absence.

BIGFOOT (après quelques secondes)

C’est lui ?

BIGFOOT touche son abdomen. HELEN le regarde surprise et troublée, avant de reprendre son rangement.

HELEN (bouclant sa valise)

C’est ce que je vais tenter de découvrir. (pause) Je ne serais pas absente très longtemps.

BIGFOOT

Vous ne pourrez pas l’affronter seule.

HELEN

John Druitt est un problème qui ne concerne que moi.

BIGFOOT

Non Docteur, et vous le savez. Ashley doit être informée de la situation.

HELEN (le coupant)

C’est hors de question ! (pause) Elle a déjà bien assez souffert comme ça. (pause) Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Catherine sera là en cas de besoin. (pause) Cette discussion est close.

BIGFOOT (après quelques instants)

Bien Docteur. Je ferais ce que vous me demandez.

HELEN opine de la tête et attrape sa valise. BIGFOOT lui prend des mains.

BIGFOOT

Je vous conduis à l’aéroport.

HELEN acquiesce et ils sortent.


5. Extérieur, nuit, petite rue de Paris

L’homme est penché au-dessus de la femme. Une marre de sang s’étend lentement près du cou de la femme. L’homme s’affaire. Soudain, les sirènes de police commencent à se faire entendre au loin. L’homme range ses affaires, dont un couteau ensanglanté, dans une petite sacoche, puis il se lève et disparaît dans un flash bleu-vert.


6. Intérieur, nuit, avion

HELEN est assise à l’un des sièges et regarde par le hublot. Dehors, il fait nuit.


7. intérieur, jour, cirque d’hiver (flashback 6 mars 1888)

HELEN et JOHN sont assis sur un des gradins. JOHN observe HELEN qui semble aux anges.

HELEN

Ce numéro était vraiment fascinant. Quelle poésie du mouvement, quel raffinement ! Vous n’êtes pas d’accord John ?

JOHN

J’avoue avoir été quelque peu distrait durant la représentation.

HELEN

Pourquoi cela ?

JOHN

Parce que j’étais troublé par un tout autre spectacle. Bien plus captivant.

HELEN

Vraiment ? Puis-je savoir lequel ?

JOHN prend délicatement une des mains d’HELEN qui trésaille. JOHN dépose un baiser sur la paume de sa main tandis que les doigts d’HELEN lui effleurent sensuellement la joue.

JOHN

Mais celui de votre beauté bien sûr. (pause) Il éclipsait en tous points la maestria de cette contorsionniste.

HELEN et JOHN se sourient avec tendresse.

JOHN

Pourquoi avoir choisi le cirque alors que nous aurions pu admirer le raffinement des décors de l’opéra au son cristallin d’une diva ?

HELEN

Eh bien, rien ne vous empêche de m’y convier demain. Aujourd’hui je comptais rencontrer celle pour qui nous nous sommes déplacés jusqu’ici.

JOHN

Anne Roy ?

HELEN

Oui. Je crois que le tour suivant est justement le sien.

HELEN regarde la piste au moment où une jeune femme entre. JOHN dévore HELEN des yeux et HELEN s’en rend compte. Elle incline son corps vers lui sans quitter la piste des yeux.

HELEN (troublée)

Essayez de vous concentrer John Druitt. Vous me faites perdre la tête.

HELEN se met à sourire lorsque JOHN entrelace amoureusement sa main dans la sienne.


8 .intérieur, jour, caravane

ANNE est face à son miroir, en train de ce démaquiller, quand soudain on frappe à sa porte.

ANNE

Entrez.

La porte s’ouvre sur JOHN et HELEN qui entrent dans la caravane. ANNE se tourne pour leur faire face.

HELEN

Anne Roy ?

ANNE

Elle-même. Nous nous connaissons ?

HELEN

Je ne pense pas. Je suis le docteur Helen Magnus et voici Montaigue John Druitt.

ANNE

Enchantée. En quoi puis-je vous aider Docteur ?

HELEN

Nous sommes ici car nous avons entendu parler de votre particularité.

ANNE (sur la défensive)

Ma particularité ? Je ne vois pas de quoi vous parlez.

HELEN (avec détermination)

Mademoiselle Roy, je ne suis pas ici pour vous faire du tort mais pour vous offrir mon aide.

ANNE

Votre aide ? Qu’est ce qui vous fait croire que j’en ai besoin ? Je ne sais pas ce que vous pensez avoir vu mais il s’agissait d’un simple numéro d’illusionniste. Si c’est là tout ce que vous aviez à me dire, veuillez sortir de ma loge s’il vous plait !

HELEN

J’ai de bonnes raisons de penser qu’il s’agissait de tout autre chose. Vous n’avez rien à craindre de moi, je vous assure.

ANNE

Sortez s’il vous plait.

ANNE, qui s’est levée brusquement, fixe HELEN avec colère. JOHN se rapproche instinctivement d’HELEN pour la protéger.

JOHN

Venez Helen. Sortons d’ici.

HELEN

Non John, je m’y refuse. Anne, laissez-moi vous expliquer en quoi consiste mon travail. Votre capacité est un don extraordinaire et je peux vous aider à l’utiliser d’une autre manière que celle-ci.

ANNE

Extraordinaire ? Ma capacité n’a rien d’extraordinaire mademoiselle. Jusqu’à ce que j’apprenne à en vivre, c’était même une malédiction.

HELEN

J’imagine combien la situation a dû être difficile pour vous.

ANNE

N’essayez pas de faire preuve de compassion, vous ne connaissez rien de ma vie. Enfant, je n’avais aucun contrôle sur mon changement d’apparence. Par ma faute, ma famille a été bannie de notre village pour hérésie. Mes parents se sont installés à Vancouver pour me protéger des représailles. Nous avons traversé le pays en charrette pendant des semaines. J’ai vécue cachée pendant des années. Lorsque mes parents sont morts, je me suis retrouvée sans ressource et j’ai dû me débrouiller seule pour survivre. J’ai parfois dû faire des choses…

ANNE ferme les yeux, honteuse. HELEN s’approche et pose une main sur son bras.

HELEN

Vous n’avez pas à vous justifier, je ne suis pas venue ici pour juger vos actes.

ANNE

Pourquoi une femme raffinée comme vous voudrait-elle aider un monstre comme moi ?

HELEN

Je préfère le terme « anormal » qui est beaucoup plus approprié. Je dirige un institut en Angleterre qui recueille des êtres investis de pouvoirs extraordinaires. J’aimerai beaucoup vous y convier.

ANNE

Qu’avez-vous à y gagner ? Pourquoi vous ferai-je confiance ?

HELEN

Parce que vous le devez.

HELEN regarde JOHN qui acquiesce en souriant. Il disparaît sous le regard surpris d’ANNE et se re-matérialise à côté d’elle, la faisant sursauter.

ANNE

Comment est-ce possible ?

HELEN

Croyez-moi, ma démarche n’a rien de cupide. Comme je vous l’ai dit, je prends soin de personnes extraordinaires et je puis vous assurer qu’il y en a beaucoup d’autres comme vous dans le monde. (pause) Nous avons besoin l’une de l’autre Anne. Ayez confiance en moi.

ANNE observe HELEN.


9. Intérieur, nuit, aéroport

HELEN récupère ses bagages. Une jeune femme vient à sa rencontre.

HELEN

Catherine.

JEUNE FEMME

Bienvenue en France, Helen. (pause) Venez, mon chauffeur nous attend à l’extérieur.

HELEN acquiesce et les deux femmes sortent.


10. Intérieur, nuit, manoir

HELEN est assise au salon dans un fauteuil. CATHERINE est assise dans un fauteuil à côté d’elle. Elles sont face à la cheminée, une tasse de thé à la main.

HELEN

Anne aurait été très fière de voir tout le chemin que tu as parcouru.

CATHERINE (souriant)

Mon arrière grand-mère a joué un grand rôle dans mes choix de vie et mon apprentissage. Sans elle je n’aurais jamais su tenir cette maison convenablement ni aider mes hôtes.

HELEN

Qu’en est-il de ta particularité ?

CATHERINE

J’ai appris à la maîtriser, au prix de mille découragements. Ma mère a fait preuve de beaucoup de patience à mon égard puisque j’ai toujours refusé de venir vous voir à Londres. Sans elle, je crois que je n’aurais jamais survécu. Mais au lieu de parler du passé, si nous parlions du présent. Lors de notre conversation téléphonique, vous n’avez pas été très loquace sur le but de votre visite à Paris.

HELEN

En réalité, c’est une affaire d’ordre privé qui m’amène.

CATHERINE

À dire vrai, je m’en doutais. Voudriez-vous m’en dire plus ?

HELEN

Je m’intéresse aux morts atypiques qui sont survenues à Paris ces derniers jours.

CATHERINE

Qu’entendez-vous par « atypiques » ?

HELEN

Des femmes égorgées, éventrées puis atrocement mutilées ?

CATHERINE semble réfléchir puis après quelques secondes elle secoue la tête.

CATHERINE

Non je ne vois vraiment pas. (pause) Attendez (pause) Oui, maintenant j’y pense, il y a bien eu deux cas dont je ne me suis pas occupé mais qui correspondraient à votre description. Comment en avez-vous entendu parler ?

HELEN

J’ai mes sources. (pause) Je connais une personne qui pourrait avoir commis ces atrocités.

HELEN baisse la tête, alors que CATHERINE la regarde surprise.


11. Intérieur, nuit, bar

ASHLEY et WILL entre dans une salle bondée. Ils commencent à avancer.

WILL

Tu es sûre que c’est une bonne idée ?

ASHLEY

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Le meilleur moyen de trouver un informateur c’est de traîner dans ce genre d’endroit. Navrée si la déco n’est pas à ton goût.

ASHLEY le plante là et s’avance vers le bar. WILL la suit une seconde plus tard. ASHLEY s’installe au bar. Près d’elle, un homme sirote tranquillement une bière.

HOMME

Qu’est-ce qu’une beauté comme toi fait toute seule dans une place pareille ?

ASHLEY

Seule ? Désolée de te décevoir, j’ai emmené mon chaperon avec moi. (pause) J’ai besoin d’information.

HOMME

Ta maman craignait que tu tombes sur un vrai mec, quelqu’un de viril.

ASHLEY (ironique)

Sans vouloir t’offenser, je crois qu’il n’y a aucun risque que ça m’arrive ici.

HOMME

Tu crois ça ? Que dirais-tu de planter ton baby-sitter pour venir prendre du bon temps avec moi dans un coin tranquille ?

ASHLEY (ironique)

Non merci. Tu vois je suis plutôt vieux jeu, je suis contre les rapports avant le mariage.

HOMME (se rapprochant)

Si tu veux tes informations, il va falloir être très gentille avec moi ma belle. Aller ne joue pas les vierges effarouchées. Je te promets d’y aller en douceur… au début.

ASHLEY le repousse en faisant une moue de dégoût. L’homme lui souffle son haleine dans la figure en essayant de l’embrasser.

WILL (essayant de le faire reculer)

Vous êtes plutôt dur de la feuille on dirait. Je crois qu’elle vous a dit non.

HOMME (le repoussant)

Toi le binoclard, on t’a pas sonné ! Retourne jouer avec ta pâte à modeler si tu ne veux pas que je te la fasse avaler. (à ASHLEY) Alors chérie… rappelle-moi où nous en étions…

ASHLEY, sans bouger de sa chaise, lève le bras et plaque l’homme contre le bar, le maintenant par le cou. Autour, tout le monde s’arrête et les regarde. ASHLEY se penche à l’oreille de l’homme.

ASHLEY

Le binoclard avait raison, la chérie a bien dit non. (pause) Mon petit doigt me dit que tu dois certainement en savoir un rayon sur le meurtre de la nuit dernière. Alors comme tu sembles avoir la langue bien pendue, je te suggère de te mettre à table avant que je perde patience.

ASHLEY resserre son étreinte, l’homme ne répond pas. ASHLEY le regarde avec agressivité puis au bout d’un instant le relâche. Elle se tourne vers la salle entière.

ASHLEY (haussant la voix)

Quelqu’un d’autre a envie de parler de ce mystérieux assassin ? (pause) Personne ?

WILL (chuchotant)

Ashley, je crois que nous devrions partir.

ASHLEY

Pourquoi ? L’ambiance est plutôt chaleureuse je trouve. Et si je vous mets sur la voie ? Un grand type chauve, beau parleur, plutôt habile avec un couteau... (pause) Toujours rien ?

ASHLEY fixe plusieurs personnes avec agressivité et secoue la tête de dépit. Plusieurs secondes s’écoulent. L’homme se redresse et lui soutient le regard, ASHLEY le dévisage un instant puis se dirige vers la sortie, WILL sur ses talons.

HOMME (se relevant)

Hey ! Où crois-tu aller comme ça, pétasse?

ASHLEY (se retournant lentement)

Excuse-moi ? (pause) Tu as dit pétasse ?

WILL (inquiet)

Ashley ? (pause) Qu’est ce que tu fais ?

HOMME (agressif)

Oui, tu as bien entendu… pétasse. (pause) Je n’en ai pas encore fini avec toi.

ASHLEY

Houu. Dis donc, c’est que tu ferais presque peur.

WILL

Ashley. (pause) S’il te plait… laisse tomber. Ça pourrait mal tourner.

Un second homme attrape ASHLEY par derrière. WILL fait un pas dans sa direction, alors que le premier homme avance vers elle.

ASHLEY

Will tu te souviens de la technique que je t’ai apprise ?

WILL

Vaguement. Pourquoi ?

ASHLEY

C’est le moment de la mettre en pratique.

ASHLEY donne un coup de tête en arrière, brisant le nez de celui qui la retient. Il la relâche et le premier homme se jette sur ASHLEY. Une bagarre générale éclate.

vendredi 20 mars 2009

Episode 8, Webisode 1

Veuillez nous excuser pour ce retard, mais j'ai eut quelques petits problèmes avec internet. Tout étant rentré dans la normal, nous vous postons aujourd'hui le webisode 1 de l'épisode 8!
Bonne lecture à tous!


Webisode 1

1. INTÉRIEUR, nuit, sanctuaire, chambre d’Helen (flashback 5 octobre 1888)

Un feu de cheminée brûle intensément. JOHN et HELEN sont étendus sous une couverture près de l’âtre. Ils sont enlacés et couverts de sueur. Les deux amants s’embrassent amoureusement puis HELEN repose sa tête sur le torse de JOHN qui lui caresse tendrement les cheveux. HELEN paraît soucieuse alors que JOHN semble comblé. Ils restent ainsi sans mot dire durant plusieurs secondes. JOHN lui dépose un baiser sur le front tout en lui caressant l’épaule. HELEN trésaille.

JOHN (ardent)

Vous étiez merveilleuse Helen, si envoûtante, si exaltée, si fougueuse…

HELEN (troublée)

John… je vous en prie… Vous êtes vous-même si passionné que mes sens n’ont pas d’autre choix que de répondre aux vôtres tout aussi intensément.

JOHN (inquiet)

Alors pourquoi ai-je la sensation de vous avoir blessée ?

HELEN se tourne vers JOHN qui plonge son regard dans le sien. JOHN lui caresse la joue.

JOHN (tendrement)

Vous avez pleuré Helen. C’est la première fois que cela vous arrive.

HELEN (confuse)

Je ne pensais pas que vous l’auriez remarqué. (pause) Ce n’est rien, juste un peu de fatigue.

JOHN (avec gravité)

De fatigue ? Je pensais que vous en souffriez lors de notre voyage à Paris et vous aviez pourtant écarté cette hypothèse si mes souvenirs sont exacts. Je m’inquiète vraiment beaucoup pour vous.

HELEN se redresse et attrape de quoi couvrir sa nudité. JOHN l’observe avec tendresse.

HELEN (irritée)

C’est tout à fait inutile John. Je vous assure qu’en dehors d’une regrettable mais évidente lassitude consécutive au voyage, je vais parfaitement bien.

JOHN (inquiet)

En réalité, depuis notre retour à Londres vous me semblez davantage préoccupée que lasse. (pause) Inutile d’être médecin pour comprendre ce qui vous arrive.

HELEN (troublée)

Que voulez-vous dire ?

JOHN (avec gravité)

Vous êtes surmenée. Je pense que vous travaillez beaucoup trop. Vous devriez vraiment vous ménagez.

HELEN (rassurée)

Vous avez sûrement raison.

JOHN observe HELEN qui paraît gênée et confuse. Elle se lève et se dirige vers la fenêtre. JOHN la fixe un instant avant d’attraper de quoi se vêtir. Il se lève à son tour.

JOHN

Helen, vous souvenez-vous de cette promenade durant laquelle vous vous êtes sentie mal ?

HELEN (souriante)

Oui je m’en souviens parfaitement. Je crois d’ailleurs avoir fait preuve d’inconvenance en ne vous remerciant pas de votre obligeance.

JOHN (empressé)

Oublions cela voulez-vous. Je crois me rappeler que vous étiez sur le point de me faire part de quelque chose de très important. J’aimerais vraiment savoir de quoi il s’agissait.

JOHN s’approche d’HELEN et pose délicatement ses mains sur ses épaules. Elle sursaute légèrement. Il dépose un baiser sur son épaule. Elle se met à trembler et ferme les yeux.

JOHN (inquiet)

Vous tremblez Helen ? (pause) Vous savez, si vous ne souhaitez pas me confier cette chose, je puis le comprendre. Vous avez certainement vos raisons et je ne saurais vous le reprocher.

HELEN (douloureusement)

En fait, ce n’était pas vraiment important. (pause) Plus maintenant.

JOHN (déconcerté)

J’ai vraiment la sensation d’avoir été malséant à votre égard. Si cette nuit j’ai pu avoir un geste déplacé ou déplaisant envers vous, croyez bien qu’il n’était pas volontaire.

HELEN (se tournant face à lui)

N’allez surtout pas penser une chose pareille. Même s’il est difficile de résister à certains de vos assauts, je crois n’avoir volontairement posé aucune résistance. (pause) Vous m’avez réellement comblée John Druitt, cependant je…

JOHN (soucieux)

Cependant vous ?

HELEN (troublée)

Cependant je pense à toutes ces pauvres femmes assassinées dans de si abominables circonstances et j’avoue être quelque peu effrayée.

JOHN (étonné)

Allons Helen. Pourquoi pensez-vous à cela dans un moment pareil ?

HELEN (avec gravité)

Parce que je sais que le meurtrier à besoin d’aide et je suis persuadée de pouvoir lui apporter la mienne. Il doit se sentir tellement désemparé lorsque la réalité le rattrape. S’il acceptait de me parler, peut-être que…

JOHN (l’interrompant)

Vous ne pouvez pas sauver toutes les âmes en perdition Helen. Je pense… non je suis convaincu que certaines d’entre elles sont si noires qu’il n’existe aucune rédemption possible.

Le visage de JOHN s’assombri, HELEN tente l’apaiser en lui souriant avec tendresse.

HELEN (déterminée)

John… vous savez que ce n’est pas vrai. Je ne fais pas seulement preuve de compassion envers ces âmes, je sais que je peux médicalement les aider. Rien n’est insurmontable.

JOHN (détaché)

Non Helen. Personne ne peut changer sa nature profonde. Vous le savez, plus que quiconque.

HELEN

Mais il est possible de lutter contre cette nature. Il suffit d’en avoir la volonté.

JOHN (avec gravité)

Oh non la volonté seule ne suffit pas. Il faut aussi avoir quelque chose à perdre.

HELEN pose une main sur son ventre mais JOHN ne semble pas s’en rendre compte.

HELEN (troublée)

John je…

JOHN (tourmenté)

Est-ce pour cette raison que vous semblez de plus en plus lointaine et méfiante envers moi ?

HELEN (surprise)

Méfiante ?

JOHN (énigmatique)

Avez-vous peur de moi Helen ?

HELEN (confuse)

Peur de vous ? Mais enfin pourquoi dîtes-vous cela John ?

JOHN (sérieux)

Helen, regardez-moi dans les yeux et dites moi que vous me pensez incapable de vous faire du mal.

HELEN (prudente)

Je crois sincèrement que vous ne voudriez ni ne pourriez me faire du mal. (pause) Mais il n’est plus seulement question de moi désormais.

JOHN (inquiétant)

Alors si vous avez confiance en moi, pourquoi tremblez vous ainsi Docteur Magnus ?

JOHN plonge ses yeux dans ceux d’HELEN qui semble troublée. Puis leurs visages se rapprochent. JOHN caresse le visage d’HELEN et capture ses lèvres. HELEN répond à son baiser avec avidité. Puis, tout en s’embrassant, ils se dirigent vers le lit.


Générique

2. Intérieur, nuit, bureau de la morgue

HELEN entre dans la pièce. ELEANOR est penchée au-dessus d’un dossier. Elle relève la tête à son arrivée.

HELEN

De quoi s’agit-il ?

ELEANOR

Je sais que c’est ton jour de repos mais il y a une heure, un corps a été amené et… enfin bref, en le voyant j’ai pensé que son état pouvait t’intéresser.

HELEN adresse un regard interrogateur à ELEANOR qui lui sourit.

ELEANOR

Crois-moi, cette patiente va vraiment piquer ta curiosité et comme je suis débordée…

HELEN (la coupant)

Tu as très bien fait de m’appeler.

ELEANOR

Le corps est dans la chambre froide. Mais je te préviens ce n’est pas beau à voir.

HELEN

Homicide ?

ELEANOR

Le rapport de police n’est pas encore arrivé alors je te propose de prendre les paris.

Les deux femmes se sourient.

ELEANOR

Sincèrement, si ce n’est pas un meurtre, il est temps pour moi de changer de métier.

HELEN

Je ferais bien de me mettre au travail.

HELEN sort du bureau. ELEANOR se replonge dans son dossier.


3. Intérieur, nuit, morgue

HELEN entre la grande pièce et s’approche d’un sac noir qu’elle ouvre. Le visage de la femme vue dans l’épisode précédent apparaît, une coupure nette au niveau du cou. HELEN examine légèrement la gorge, avant de voir un autre sac posé sur une des tables à roulettes. HELEN le regarde avec curiosité puis va l’ouvrir. Arrivée au niveau des hanches, elle ferme les yeux. Elle ne semble pas surprise.


4. Intérieur, nuit, bureau de Gregory (flashback 9 septembre 1888)

HELEN est assise dans le bureau, lorsque GREGORY entre, sa mallette et son chapeau en main. À son entrée, HELEN se lève.

GREGORY (secouant la tête)

Pauvre femme. Personne ne mérite d’être victime d’une telle abomination.

HELEN

Quelles sont les conclusions de l’autopsie ?

GREGORY

Helen je ne pense pas…

HELEN

Ma condition de femme n’a jamais fait et ne fera jamais obstacle à l’accomplissement de mon devoir de médecin. (après quelques instants) Vous m’interdisez l’accès à la salle d’autopsie, laissez-moi au moins vous apporter mon aide d’une autre manière !

HELEN reste plantée devant Grégory avec un air déterminé.

HELEN

Vous savez fort bien que je n’aie pas besoin d’être ménagée. Je vous en prie Père, dites-moi de quoi il s’agit.

GREGORY

Très bien Helen, puisque tu insistes. Il s’agit d’un meurtre dont l’atrocité me soulève encore le cœur. Le corps de la patiente a été retrouvé dans une cour intérieure. Sa gorge a été profondément tranchée sur toute sa largeur et son abdomen a été ouvert avec beaucoup de soin et de précision probablement à l’aide d’un instrument chirurgical.

HELEN (portant une main à son abdomen)

Le meurtrier pourrait être médecin ?

GREGORY

C’est une possibilité. Ses connaissances en anatomie sont vraiment très brillantes. Durant l’autopsie j’ai également découvert que le meurtrier a ôté à sa victime tous ses organes génitaux ainsi qu’une partie de sa vessie. Et d’après les premiers éléments de l’enquête, ses intestins auraient été déposés sur son épaule droite d’une bien macabre façon.

HELEN écoute attentivement le discours de son père sans ciller. GREGORY poursuit son explication sans quitter HELEN du regard.

GREGORY

La police pense que ce meurtre à un lien avec celui de Mary Ann Nichols. Je ne sais pas qui est à l’origine de cette immondice, mais le pauvre diable ne doit pas avoir toute sa tête pour commettre un acte d’une telle barbarie.

HELEN (perplexe)

Pauvre diable ? Vous prenez la défense de ce criminel ?

GREGORY (offensé)

Il n’est pas question de défendre qui que ce soit Helen j’essaie simplement de garder un œil objectif sur les faits qui sont portés à ma connaissance. N’oublie pas le serment que tu as fait en acceptant de me seconder dans ma tâche. Comprends que tu dois, en toutes circonstances, faire preuve de neutralité, quelque soit le degré d’exécration que tu éprouves à l’évocation de ces affaires.

HELEN

Je suis tout à fait consciente de ma responsabilité Père et je l’accepte. Néanmoins, je ne puis m’empêcher de penser que j’aurais tout à fait pu me retrouver à la place de ces deux victimes auxquelles vous faites si placidement allusion.

GREGORY et HELEN s’affrontent du regard.


5. Intérieur, nuit, bureau de la morgue

WILL entre dans la pièce, alors qu’HELEN est en train de rédiger un dossier.

WILL

Votre consœur m’a dit que vous étiez ici.

HELEN (relevant la tête)

Docteur Zimmerman ? Je suis surprise de vous voir. Je pensais que vous étiez parti en mission avec ma fille.

WILL


C’était le cas. Mais je lui ai dit que je devais vous voir en urgence. Elle a préféré attendre dehors.

HELEN (souriant)

Ashley a toujours éprouvé quelques troubles à la seule idée de fouler le sol d’un hôpital.

WILL (souriant)

Oui, je l’ai déjà remarqué.

HELEN

Quelle est donc cette urgence qui ne pouvait attendre votre retour ?

WILL

J’ai discuté avec un de mes amis qui travaille au sein de la police et j’ai pu apprendre certaines petites choses concernant le corps que vous avez examiné ce soir.

HELEN

Je vous écoute.

WILL s’assoit en face d’elle. HELEN se redresse sur sa chaise.

WILL

Avez-vous avez eu le temps de lire le rapport de police ?

HELEN

Non mais à en juger par les blessures qui ont été infligées à cette pauvre femme, il n’y a raisonnablement aucun doute sur l’origine de son décès. Sa gorge a été tranchée, de la gauche vers la droite à l’aide d’une lame parfaitement affûtée. (pause) Fort heureusement il s’agit de la cause de la mort,

WILL

Heureusement ?

HELEN

Autant que je puisse en juger. La patiente a été éviscérée post-mortem ce qui tend à prouver que le meurtrier a pris un plaisir certain à l’éventrer. Certains de ses organes ont été déplacés, d’autres lui ont été retirés. Alors à la lumière de ces funestes détails, je vous affirme, sans ambages, être soulagée que cette femme soit morte de ses premières blessures.

WILL

D’accord mais ce que vous ne savez sûrement pas c’est que son corps a été découvert dans le tristement célèbre quartier de Whitechapel. Et le plus troublant c’est que cette femme a été assassinée à l’emplacement même où une des victimes présumées de Jack l’Eventreur a été retrouvée morte en 1888. (pause) Il s’agissait d’une prostituée, une certaine Molly.

HELEN, visiblement troublée, garde les yeux dans vide et fixe sans ciller le mur derrière WILL.

WILL (inquiet)

Magnus ?

HELEN

Ce n’est rien. Poursuivez.

WILL

Pour l’instant, l’enquête n’en est qu’à ses balbutiements. Cependant, selon les premiers éléments, le profil du meurtrier serait sensiblement le même que celui de Jack l’Eventreur.

HELEN

Avez-vous eu confirmation de ces allégations ?

WILL

D’après ce que j’ai compris, la police a consulté un des spécialistes du célèbre assassin. Il aurait été formel sur la similitude entre les deux modes opératoires. Les autorités commencent à présumer qu’il pourrait s’agir d’un imitateur.

HELEN (tristement)

Cet usurpateur semble remarquablement bien renseigné. Un peu trop peut-être…

WILL

Que voulez-vous dire ? (pause) Vous croyez qu’il pourrait s’agir de…

HELEN

À la lueur des derniers évènements, je suis bien obligée d’admettre que John pourrait être à l’origine de cette macabre mise en scène. Par ailleurs, j’ajoute que le tueur est droitier, je peux le certifier, ce qui me conforte dans cette idée. Néanmoins, je n’ai pas pour habitude de conclure hâtivement sans avoir, au préalable, considéré toutes les possibilités.

WILL

À ce propos, la police a justement déjà arrêté un suspect.

HELEN

Tentez de l’interroger si vous le pouvez. Avez-vous les autorisations nécessaires ?

WILL

Je les obtiendrais. J’ai encore mes entrées auprès des autorités de cette ville.

HELEN

Fort bien. (pause) Docteur Zimmerman, je ne cherche en aucune manière à vous influencer cependant n’oubliez pas que les apparences sont parfois trompeuses. Si je puis vous donnez un conseil, ne vous laissez pas aveugler par vos certitudes.

WILL (ironique)

Je pars en mission avec Ashley… je n’ai donc plus aucune certitude en magasin.

HELEN et WILL se sourient mutuellement avec complicité puis HELEN se lève.

HELEN

Si vous voulez bien m’excuser.

WILL acquiesce, se lève à son tour et sort, tandis qu’HELEN le raccompagne à la porte et le regarde partir, les yeux dans le vague.


6. Extérieur, nuit, cimetière de Montparnasse

Un flash bleu-vert apparaît à l’arrière d’un caveau. Un homme apparaît. Son visage est caché par la nuit. Il porte un costume du dix-neuvième siècle, avec un haut de forme et s’aide d’une canne pour marcher. Il s’avance vers la sortie.


7. Intérieur, nuit, couloir de l’hôpital

ASHLEY et WILL marchent. WILL a un sac avec lui. ASHLEY semble mal à l’aise ce qui fait sourire WILL. ASHLEY porte une main à son nez comme si elle sentait une odeur nauséabonde.

ASHLEY

Bon sang, ce que je hais les hôpitaux. Tu sens cette odeur ? C’est insupportable. (pause) Tu peux me dire comment tu as obtenu l’autorisation d’interroger le suspect ?

WILL

Ça t’épate, hein ?

ASHLEY

Non, ce qui m’épate c’est que tu aies eu le courage de sortir en ville avec les fringues que tu as sur le dos.

WILL

Très amusant. Sache que sous mon aspect « nouveau gars », j’ai de la ressource. Un ami me devait un service et puis je suis psy, ça aide forcément.

ASHLEY

Si tu le dis. (pause) Donc, Freud, pourquoi suis-je ici au lieu de faire autre chose de plus intéressant, loin, très loin d’ici, par exemple ?

WILL

Pour faire court, j’ai le sentiment que ta présence pourra m’être très utile.

ASHLEY

Dis plutôt que tu as la trouille !

WILL (tournant la tête)

C’est là !

WILL et ASHLEY s’arrêtent devant une porte. WILL jette un œil à l’intérieur et prend son sac. Il en sort une blouse blanche qu’il tend à ASHLEY.

WILL

Mets ça.

ASHLEY

Quoi ? Tu te fiches de moi ?

WILL (sérieux)

J’ai l’air de plaisanter ? (pause) Le patient est sous surveillance policière alors si tu veux passer inaperçue, s’il te plait, fais ce que je te dis sans discuter.

ASHLEY hésite un instant puis avec empressement prend la blouse des mains de WILL. Elle l’enfile en soufflant d’exaspération.

ASHLEY

Satisfait ?

WILL (moqueur)

Je vais faire avec. (pause) le blanc n’est définitivement pas ta couleur.

ASHLEY est sur le point de répondre lorsque WILL ouvre alors la porte et entre dans la pièce. ASHLEY lui emboîte le pas, un sourire amusé sur les lèvres.


8. Intérieur, nuit, chambre

WILL et ASHLEY entrent. Un homme est menotté à un lit et deux policiers le gardent. WILL tend son autorisation au premier policier.

WILL

Je suis le Docteur Zimmerman et voici mon assistante. Je dois m’entretenir avec ce patient.

Le policier #1 examine le document rapidement tout en jetant des regards suspicieux à ASHLEY et WILL. Il fini par rendre le document à WILL.

POLICIER # 1

Votre autorisation est en règle.

WILL

Pourriez-vous, nous laisser seuls avec le patient ?

POLICIER #1

Je regrette Docteur, nous avons reçu l’ordre de ne pas quitter cette chambre.

WILL prends le dossier du patient qui se trouve accroché dans une pochette au pied du lit et le parcourt rapidement.

WILL

Oui je me doute que vous obéissez aux ordres mais je constate que cet homme est menotté et, d’après ce que je lis, il a également subit l’injection d’une forte dose de calmant y a trois quart d’heures. Je ne pense donc pas que nous courrions le moindre danger si vous attendez juste derrière la porte. Qu’en dîtes-vous ?

POLICIER # 1

Je vous l’ai déjà dit Docteur, nous ne sommes pas autorisés à quitter notre poste. C’est pour votre protection.

ASHLEY s’impatiente et se rapproche du policier en souriant. WILL se crispe soudain en la voyant faire.

ASHLEY

Écoutez, si vous voulez qu’il parle, il sera peut-être plus enclin à le faire s’il ne se sent pas surveillé. Vous n’êtes pas d’accord ?

POLICIER #2

Il faut avouer que la demoiselle n’a pas tort.

POLICIER #1

Peut-être, mais t’as entendu comme moi l’état dans lequel il a mis la victime. Ce gars est un dangereux psychopathe. Je ne peux…

ASHLEY (l’interrompant)

Nous sommes justement ici pour en juger. S’il vous plait, laissez-nous juste faire notre travail. (pause) Vous n’avez pas envie qu’il avoue son crime pour que justice soit faite ?

Le policier semble hésiter quelque seconde puis paraît se résigner. ASHLEY et WILL sourient tous les deux pour montrer leur confiance.

WILL

Vous n’avez vraiment pas à vous inquiéter.

POLICIER #1

Très bien. (pause) Mais ne vous approchez pas trop de lui. Je vous aurai prévenu.

WILL

S’il se passe quoi que ce soit, vous vous en rendrez très vite compte.

Les deux policiers se regardent quelques instants puis se font un signe de tête entendu.

WILL

Merci

Les deux policiers sortent de la chambre. WILL les regarde puis se tourne vers l’homme attaché.

WILL

Bonjour Monsieur Pizer. Je suis le Docteur Zimmerman. Je suis psychiatre, détaché au département de la justice. Si vous êtes d’accord je souhaiterais vous poser quelques questions.

PIZER (anxieux)

Je n’ai pas tué cette femme, ce n’est pas moi ! Je vous le jure !

WILL

Je ne suis pas là pour vous accuser de quoi que ce soit, je suis juste venu bavarder un peu avec vous. L’entretien est confidentiel, il n’y a ni micro, ni caméra, juste vous et nous. Vous voyez, vous n’avez absolument rien à craindre. Tout ce que vous devez faire, c’est vous détendre.

PIZER

Vous devez me croire, ce n’est pas moi. Bon sang, je nage en plein cauchemar !

PIZER fixe WILL avec beaucoup de nervosité. Il parait effrayé. WILL s’approche de lui en prenant une chaise. ASHLEY reste à distance raisonnable et fixe PIZER avec une grande attention.

WILL

Bien. Racontez-moi ce qui s’est passé.

WILL s’assoit sur la chaise en adressant un sourire rassurant à PIZER.


9. Extérieur, nuit, petite rue de Paris

Une femme rentre chez elle. L’homme apparaît au coin d’une rue et se met à la suivre. La femme est vêtue très légèrement. La femme sentant sa présence accélère son pas. L’homme en fait de même. La femme se retourne et accélère le pas de plus en plus. L’homme fait de même. Il fini par la rattraper, l’encercle avec ses bras et étouffe ses cris avant de l’entraîner dans un coin sombre.


10. Intérieur, nuit, couloir de l’hôpital

ASHLEY et WILL sortent de la pièce.

WILL

Nous avons terminé. Merci messieurs.

Les deux policiers entrent à nouveau. WILL ferme la porte derrière eux et se tourne vers ASHLEY.

WILL

Qu’est-ce que tu en penses ?

ASHLEY

Ce n’est pas lui.

WILL (étonné)

Vraiment ?

ASHLEY

Pizer n’est pas le tueur.

WILL

Et comment en es-tu arrivée à cette conclusion ? J’ai à peine échangé trois phrases avec lui.

ASHLEY

Ce n’est pas très difficile à voir. Il est mort de trouille, ça se lit dans ses yeux. Pour commettre un tel crime il faut faire preuve d’un certain sang froid et ce gars est totalement paniqué. Sa nervosité n’exprime aucune culpabilité, pour moi, c’est juste le signe d’une totale incompréhension. J’ai vraiment besoin de continuer ?

WILL

Ce ne sera pas nécessaire. Je suis d’accord avec toi.

ASHLEY

Si tu n’as pas confi… (pause) Quoi ?

WILL

En fait, je crois que tu as raté ta vocation, tu es très douée pour l’analyse comportementale. Je suis bien entendu, arrivé à la même conclusion que toi. J’avais juste envie de connaître ton opinion.

ASHLEY (agréablement surprise)

Ah oui ?

WILL (souriant)

Eh oui. (pause) Maintenant, le problème qui va se poser c’est d’arriver à le faire libérer.

ASHLEY

C’est facile, trouve-lui un bon avocat.

WILL

Et en attendant ? On le laisse à son triste sort ?

ASHLEY

Ce n’est pas mon problème, nous avons déjà perdu assez de temps. (pause) Sérieusement, que sommes-nous venus faire ici ? Nous connaissons tous les deux le meurtrier.

WILL

Ne tire pas trop vite de conclusion Ashley. Nous n’avons aucune preuve qu’il s’agisse de John Druitt.

ASHLEY

C’est la signature de l’Eventreur je te rappelle.

WILL

Oui, c’est vrai mais tu ne peux pas envisager la possibilité qu’une tierce personne plagie son mode opératoire ?

ASHLEY

Tu te fiches de moi Will ?

WILL

Non ! Bien sûr que non mais…

ASHLEY (l’interrompant)

Jack l’Eventreur sévissait il y a plus d’un siècle, quelle espèce de détraqué utiliserait précisément ses méthodes au moment même où il vient justement de réapparaître ?

WILL

La fascination, la compromission, la vengeance, l’obsession. Qu’en sais-je, il peut y avoir de multiples raisons.

ASHLEY

Je ne crois pas aux coïncidences.

WILL

Moi non plus, mais tu dois lui accorder le bénéfice du doute.

ASHLEY

La seule chose que je vais lui accorder, c’est une mort lente et crois-moi, j’y prendrais beaucoup de plaisir.


11. Intérieur, nuit, morgue

HELEN est penchée au-dessus du cadavre. La porte s’ouvre sur un livreur. HELEN relève la tête.

HELEN

Puis-je vous aider ?

LIVREUR

Je cherche une certaine (regardant un papier) Helen Magnus ? Docteur Helen Magnus.

HELEN

Je suis le Docteur Magnus.

LIVREUR

J’ai une lettre pour vous madame.

HELEN s’approche en retirant ses gants. Le livreur lui tend une enveloppe.

LIVREUR

Signez là.

HELEN signe à l’endroit que le livreur lui a indiqué.

LIVREUR

Merci bien. Bonne soirée madame !

Le LIVREUR sort alors qu’HELEN déchire l’enveloppe. Elle sort une carte où il est écrit :

« Te souviens-tu de nos longues promenades au bord de la Seine ? Paris est si merveilleux en cette période de l’année. Il fut un temps où, à mon bras, cette ville avait su enivrer nos sens et libérer notre dévorante passion. Le souvenir du bon vieux temps doit éveiller en toi des sensations étranges, n’est-il pas Helen ? Si tu veux que les meurtres s’arrêtent, rappelle-toi de tout et rejoins-moi.

John »

HELEN relève la tête, pensive.