Quest-ce que Sanctuary?

Sanctuary est une websérie crée en 2007 par Damian Kindler et Martin Wood.

Producteurs exécutifs : Marc Aubanel, Damian Kindler, N. John Smith, Amanda Tapping, Martin Wood.

Cast
Amanda Tapping ........................................................................ Docteur Helen Magnus
Robin Dunne .......................................................................... Docteur Will Zimmerman
Emilie Ullerup ..................................................................................... Ashley Magnus
Christopher Heyerdahl .................................................................. Montague John Druitt
Bigfoot ..................................................................................................... Bigfoot

Introduction saison virtuelle

Disclaimer

Tous les personnages publiquement reconnaissables, les lieux, etc sont la propriété de leurs propriétaires respectifs. Les personnages originaux et l'intrigue sont la propriété de l'auteur. Ce travail n'est pas rémunéré. Aucun droit d'auteur n'est enfreint.


samedi 31 janvier 2009

Episode 7, Webisode 2


Webisode 2


1. Intérieur, nuit, manoir

HELEN est allongée sur l’autel, inconsciente. Elle porte une robe pourpre. La jupe est longue, lui tombant sur les pieds et une fente est visible sur sa cuisse remontant jusqu’en haut. Le haut est un bustier s’attachant dans le dos et forme une pointe sur son ventre. Le bustier est légèrement relevé là où la blessure devrait être mais il n’y a aucune trace. Elle reprend conscience peu à peu. Auprès d’elle se trouve une femme qui coiffe ses cheveux.

HELEN

Où suis-je ?

La femme ne répond pas et continue sa besogne. HELEN tente de se lever, mais elle ne peut pas bouger autre chose que sa tête, des liens la retenant à l’autel. Son regard se pose alors sur ses vêtements et son ventre.


Générique


2. Intérieur, nuit, monastère

Dans une grande salle, plusieurs hommes sont en prière. Peu à peu, ils se lèvent et s’approchent d’une armoire remplie d’armes. L’un d’eux commence à les distribuer.


3. Intérieur, nuit, manoir

HELEN relève légèrement la tête quand le bruit d’une porte qui s’ouvre se fait entendre. Le groupe de femme apparaît alors. Une femme s’approche d’HELEN. Il s’agit de MADEMOISELLE THILIL.

HELEN

Vous ? Mais comment…

MADEMOISELLE THILIL

Bienvenue dans votre nouvelle demeure Docteur Magnus.

HELEN tente de se débattre mais les liens sont solides. HELEN relève les yeux vers MADEMOISELLE THILIL, énervée et inquiète.

HELEN

Que m’avez-vous fait ? Qui êtes-vous ?

MADEMOISELLE THILIL

Mon nom est Selena. Je suis l’avatar de Naamah.

SELENA s’incline avec grâce. HELEN tente de garder son sang froid et observe ce qui se trouve autour d’elle.

HELEN

Où sommes-nous ?

SELENA ne répond pas. HELEN plonge à nouveau son regard dans le sien cherchant des réponses.

HELEN

Je veux savoir pourquoi je suis ici. Répondez !

SELENA

N’ayez crainte Docteur Magnus. J’obéis simplement à la volonté de Lilith. L’heure du rituel approche. Je suis celle qui mènera la cérémonie.

HELEN (confuse)

Lilith ? Une cérémonie ? Mais de quoi parlez-vous ?

SELENA (fermement)

Silence !

SELENA regarde HELEN avec colère. Toutes les jeunes filles habillées de noir se mettent en cercle autour de l’autel. Elles attendent, les yeux fixés droit devant elles. HELEN les observe un instant puis reporte son attention sur SELENA.

HELEN

Allez-vous enfin me dire ce que tout ceci signifie ?

SELENA

Vous êtes dans le Sanctuaire dédié à notre Déesse Mère. Vous avez été choisie pour être son incarnation. Il n’y a pas de plus grand honneur Docteur Magnus. Nous attendons toutes son retour depuis bien trop longtemps. Grâce à vous, notre patience sera enfin récompensée.

SELENA fait signe à une femme d’avancer. Celle-ci s’exécute et s’avance avec un poignard posé sur ses paumes de main. HELEN paraît légèrement effrayée.

HELEN

Qu’allez-vous faire ?

SELENA

Patience. Dans quelques minutes, la connaissance et la vérité vous apparaîtront comme une évidence.

SELENA regarde la femme et prend le poignard. Elle s’approche d’HELEN qui ne bouge pas. HELEN ferme alors les yeux sans trembler, se préparant à percevoir une vive douleur. Son attitude fait sourire SELENA.

SELENA

Vous avez déjà son courage.

Elle tranche les liens qui retiennent HELEN à l’autel. HELEN ouvre alors les yeux, surprise. SELENA lui sourit avec tendresse.


4. Intérieur, nuit, bibliothèque

WILL est assis à la table, concentré sur son travail de recherche. Il y a plusieurs ouvrages éparpillés sur la surface de travail. ASHLEY arrive. Elle s’est changée. Elle s’assoit sur la table juste à côté de WILL, les mains sur les genoux, les pieds battant l’air comme une enfant espiègle.

ASHLEY

Tu es très doué pour poser un lapin aux jeunes filles de bonne volonté.

WILL

Je suis vraiment désolé mais il n’y avait rien de personnel. Je te l’ai déjà dit, le combat rapproché, les trucs très physiques, tout ceci n’est pas fait pour moi.

ASHLEY sourit furtivement en regardant ses pieds. Elle relève la tête vers WILL qui l’observe intrigué.

ASHLEY

Je l’avais compris. Je sais très bien que tout le monde n’a pas ça dans le sang mais je sais reconnaître les gens qui ont du potentiel. Alors donne-moi encore une chance de te prouver que tu es capable d’acquérir de bons réflexes. Un jour, ça pourrait vraiment te sauver la vie.

WILL regarde ASHLEY dans les yeux et semble réfléchir. Puis il lui adresse un sourire en coin.

WILL

D’accord. Je veux bien réessayer, mais plus tard. Pour l’instant, nous devons nous focaliser sur un autre problème.

ASHLEY l’observe intriguée. WILL la regarde avec un air grave.

ASHLEY

Tu peux me mettre au courant de ce qui se passe ?

WILL

Un peu plus tôt dans la soirée, ta mère m’a appelé pour solliciter mon aide à propos d’un objet de culte très ancien.

ASHLEY

Quel genre d’objet ?

WILL

Une croix mésopotamienne. Je n’ai pas grand-chose comme information à part ceci.

WILL lui tend la feuille où il marqué les instructions d’HELEN. ASHLEY la prend et lit rapidement.

ASHLEY

Ouais bon, pour moi c’est du charabia mais je connais quelqu’un qui pourrait éclairer ta lanterne.

WILL

Amen.

ASHLEY lui sourit furtivement tout en sortant son téléphone portable. Elle compose un numéro avant de le porter à son oreille.

ASHLEY

Hey ! C’est moi ! J’ai besoin de tes services. Le nouveau cherche des ouvrages sur la religion, la Mésopotamie, des symboles étranges, enfin ce genre de trucs. Tu as une idée ? … hum, hum… Tu es sûre ? … Ok merci. Ciao.

ASHLEY raccroche, saute de la table et se dirige vers une des étagères. Elle regarde quelques instants les titres, avant de prendre trois livres. Elle revient vers WILL et pose les ouvrages sur la table.

ASHLEY

Tu diras merci à Liz la prochaine fois que tu la verras. Elle m’a également dit de vérifier la base de données. D’après elle, il y a d’autres informations très utiles compactées dans les archives électroniques de ma mère. Tu pourras y accéder en utilisant le mot clé « Babylone ». J’espère que ça t’aura aidé.

WILL

Oui, merci infiniment.

ASHLEY (souriant)

Surtout ne te fatigue pas.

ASHLEY se dirige vers les escaliers. WILL la regarde, étonné.

WILL

Hey ! Tu ne restes pas pour me filer un coup de main ?

ASHLEY s’arrête aux pieds des escaliers, prend appui sur la rampe et se retourne, un sourire moqueur aux lèvres.

ASHLEY

À chacun son domaine de spécialité, docteur. Personnellement, j’ai mieux à faire. Dans le genre que tu n’aimes pas, comme dépoussiérer quelques vieux jouets tranchants par exemple.

WILL

Ah ?

ASHLEY

À chacun sa croix, si tu me passes l’expression. Amuse-toi bien !

ASHLEY sort de la pièce, alors que WILL secoue la tête, amusé, avant de prendre l’un des trois ouvrages et de se mettre à le feuilleter.


5. Intérieur, nuit, manoir

HELEN est toujours allongée sur l’autel. SELENA finit de lui ôter ses liens. Les femmes se sont mises à psalmodier en hébreu. Lorsque la dernière corde ne retient plus HELEN, SELENA s’incline et recule. Immédiatement, HELEN tente de se lever mais elle est prise d’un étourdissement et retombe sur l’autel


6. Extérieur, nuit, ruelle

Un homme est dissimulé dans l’ombre son visage n’est pas visible. Un autre homme lui fait face.

AUTRE HOMME

La rumeur cours que le docteur Magnus se serait fait enlever. Mais personne n’est capable de dire par qui et surtout l’endroit où elle se trouve. Par contre, sa fille est toujours dans la maison, avec le nouveau et l’espèce d’humanoïde poilu. Si vous prévoyez de les attaquer, isolez-les les uns des autres, ils seront beaucoup plus faciles à maîtriser.

HOMME

Très pertinente analyse. Je dois dire que c’est, en effet, une excellente stratégie.

L’homme reste tapi dans l’ombre. L’autre homme montre quelques signes d’impatience à peine voilée.

AUTRE HOMME

Ouais, ouais… Bon c’est pas tout ça mais…

HOMME (le coupant)

J’aimerais savoir une chose. Quelles sont les activités qui te lient précisément à Ashley ?

AUTRE HOMME

Hein ? Je ne comprends pas trop ta question mec. Je bosse pour elle à mon compte. Je suis… enfin, tu sais, un informateur. Enfin si c’est ça que tu veux savoir.

HOMME

Fort bien. Tu as parfaitement rempli tes obligations. Je suis très satisfait de tes services.

AUTRE HOMME (impatient)

Ouais bon, tant mieux pour toi. Je peux avoir mon argent maintenant mon pote ?

HOMME

J’ai bien peur de ne pouvoir satisfaire à ta sollicitation. Vois-tu, je souffre d’une légère contrariété.

AUTRE HOMME (agacé)

Mais de quoi tu parles ?

HOMME

Disons que je suis particulièrement déconcerté par cette absence de moralité qui t’anime. La loyauté reste pour moi le dernier rempart contre la dépravation, le mensonge et la médiocrité. Pour être plus clair, fâcheusement pour toi, j’éprouve une réelle aversion pour les traîtres.

HOMME (en colère)

Tu ne serais pas en train de te foutre de moi ?

L’HOMME sort brusquement de l’ombre, bras prêt à frapper. Il s’agit de JOHN. Il tranche la gorge de l’AUTRE HOMME qui s’effondre au sol. JOHN essuie sa lame avec un mouchoir tiré de sa poche, un rictus aux lèvres.


7. Intérieur, nuit, chambre d’Ashley

WILL arrive dans l’embrasure de la porte. ASHLEY est assise sur son lit, nettoyant quelques armes. À son arrivée elle ne relève pas la tête.

ASHLEY

Un problème ?

WILL

Je pense avoir trouvé ce que ta mère m’a demandé de chercher.

ASHLEY (espiègle)

Cool ! Je suis réellement contente pour toi. En quoi ça me concerne ?

WILL

Il faudrait que je puisse jeter un œil sur la croix en question.

ASHLEY

Ouais bon, alors fais-le.

WILL

C’est justement ça le problème.

ASHLEY s’interrompt et pose son arme sur le lit avant de reporter son attention sur WILL

ASHLEY (soupirant)

Tu pourrais être plus clair ?

WILL

Je n’arrive pas à joindre Magnus sur son téléphone portable, je tombe continuellement sur sa messagerie.

ASHLEY (souriant)

Cela ne m’étonne pas. Une fois plongée dans le travail plus rien n’existe autour d’elle.

WILL se met à sourire les yeux dans le vague.

WILL

De nos jours, il est rare de voir des personnes autant passionnées par leur travail.

ASHLEY

Surtout après plus de cent vingt ans passés à découper des corps.

WILL

Quand même, tu ne trouves pas cela étrange ? Enfin je veux dire… Vous n’êtes pas censées pouvoir vous joindre mutuellement à tout moment ?

ASHLEY

La seule à avoir un fil à la patte, ici, c’est moi. En d’autres termes, ma mère ne rend jamais compte à personne d’aucune de ses actions. Tu t’y feras. Autre chose ?

WILL

En fait je me demandais si tu ne connaissais pas un autre moyen de la contacter ?

ASHLEY

Toi, quand tu as quelque chose dans la tête… Bon. Je ne vois que deux solutions possibles, soit tu passes par le standard de l’hôpital, soit tu traînes tes petites fesses jusqu’à la morgue. Quoi qu’il en soit, demande Eleanor, elle est la seule à pouvoir te renseigner.

WILL

C’est noté. Merci.

WILL tourne le dos à ASHLEY et s’apprête à quitter la pièce. ASHLEY reprend l’arme qu’elle était en train de nettoyer plus tôt.

ASHLEY (sans relever la tête)

N’oublie pas que tu me dois un service.

WILL fait volte-face. Il adresse un sourire à ASHLEY qui ne lève pas les yeux.

WILL (ironique)

Toi, quand tu as quelque chose dans la tête…

Puis WILL quitte la pièce. Dès qu’il est sorti, ASHLEY relève la tête, elle semble particulièrement préoccupée.


8. Intérieur, nuit, manoir

HELEN tente toujours de se lever de l’autel. Elle y parvient au bout d’un moment. Les femmes ne bougent pas et continuent de réciter leur prière, les paumes de mains face à HELEN. Celle-ci descend de l’autel mais à peine a-t-elle fait un pas que la pièce se met à tourner.


9. Extérieur, nuit, court du monastère.

Les moines sortent du bâtiment. Ils se sont changés. Ils portent au cou la même croix qu’HELEN avait en sa possession à la morgue et sont armés. Ils se réunissent ensemble dans une grande pièce et se mettent à réciter une ultime prière.


10. Intérieur, nuit, manoir

HELEN se sent fébrile. Elle se rattrape à l’autel pour ne pas tomber.


11. Extérieur, nuit, entrée du monastère

Les moines sortent de l’enceinte du bâtiment et se dispersent par petits groupes.


12. Intérieur, nuit, couloir de la morgue

ELEANOR et WILL apparaissent au détour d’un couloir. ELEANOR a un dossier sous le bras.

WILL

Je suis vraiment désolé de vous déranger dans votre travail.

ELEANOR

Ne vous excusez pas, Docteur Zimmerman. C’est l’heure de ma pause et je devais porter ce dossier à HELEN de toute façon. Son bureau est au bout du couloir.

Ils arrivent près d’une porte. ELEANOR frappe trois coups secs à la porte. Il n’y a pas de réponse. Elle se retourne vers WILL qui lui sourit furtivement. Elle frappe un nouveau coup et entrouvre la porte pour passer la tête par l’embrasure.

ELEANOR

Helen ? (souriant de façon espiègle) Tu es présentable ?


13. Intérieur, nuit, bureau d’Helen

WILL et ELEANOR entrent dans le bureau d’HELEN. Il est vide.

ELEANOR

C’est curieux.

WILL

Quoi ? Qu’elle ne soit pas ici ?

ELEANOR (intriguée)

Non, qu’Helen ait laissé son bureau ouvert alors qu’elle s’est absentée. Ce n’est pas vraiment dans ses habitudes.

ELEANOR sourit brièvement à WILL qui lui rend son sourire avec complaisance.

ELEANOR

Elle aura sûrement dû sortir précipitamment.

WILL (préoccupé)

Vous croyez ?

ELEANOR pose le dossier sur le bureau d’HELEN et se dirige vers la sortie.

ELEANOR

Nous allons tout de suite le savoir. Retournons en salle d’autopsie, elle y est peut-être.

ELEANOR sort. WILL s’apprête à sortir à son tour lorsqu’il aperçoit quelque chose sur le sol. Intrigué il s’accroupit et constate qu’il s’agit de quelques gouttes d’un liquide rouge qui ressemble à du sang. Il touche une des gouttes avec son index et le frotte avec son pouce. Il a l’air très inquiet.

ELEANOR (voix hors champ)

Docteur Zimmerman ?

WILL sort du bureau à son tour.


14. Intérieur, nuit, couloir de la morgue

WILL reste quelques instants les yeux dans le vague puis regarde ELEANOR avec une certaine appréhension.

ELEANOR

Vous allez bien docteur ?

WILL (anxieux)

Euh… Oui. Vous voulez bien m’excuser, je dois passer un coup de fil très urgent.

WILL sort son téléphone portable de sa poche et commence à s’éloigner d’ELEANOR qui le regarde partir avec surprise.

ELEANOR

Mais vous ne vouliez pas voir le Docteur Magnus ? Docteur Zimmerman ?

WILL (sans se retourner)

Merci de votre aide !

ELEANOR le regarde, intriguée, puis hausse les épaules, visiblement confuse. WILL marche avec empressement, le téléphone à l’oreille.

WILL

Ashley ? C’est Will. Je n’ai pas le temps de t’expliquer mais tu ferais bien de venir à la morgue immédiatement. Je crois qu’il est arrivé quelque chose à ta mère.


15. Intérieur, nuit, manoir

HELEN est appuyée contre l’autel. Elle reprend contenance peu à peu. Lorsqu’elle relève la tête, ses yeux sont noirs et un sourire mauvais étire ses lèvres.

vendredi 23 janvier 2009

Episode 7, Webisode 1


Webisode 1


1. Intérieur, nuit, manoir

Plusieurs femmes sont réunies dans une grande pièce éclairée par une multitude de bougies. Elles forment un cercle au centre duquel se trouve une urne. Elles ont toutes les yeux fermés et les mains levées. Elles portent toutes la même robe noire, seule l’une d’entre elle porte une robe rouge. D’une même voix, elles récitent une prière en hébreu. Soudain les voix se font plus fortes et deviennent entêtantes, l’urne se met à trembler et un éclair étrange en sort. L’éclair vient frapper la poitrine de la femme habillée en rouge. Elle est prise de convulsions et s’effondre à genoux. Les voix cessent soudain. La femme habillée en rouge relève la tête et ouvre les yeux, ils sont noirs. Un sourire mauvais étire ses lèvres au moment où ils redeviennent normaux.


Générique

2. Intérieur, nuit, salon

L’intérieur de la pièce grouille de policiers qui vaquent à leurs occupations respectives. L’inspecteur CAVANAUGH arrive dans la pièce avec son partenaire. Un policier vient à leur rencontre.

POLICIER

À première vue, c’est un homicide par arme blanche. Aucun mobile apparent, aucune trace de l’arme du crime et bien sûr aucune autre empreinte que celles de la victime.

CAVANAUGH (ironique)

Je sens que je vais adorer cette affaire. Des témoins ?

POLICIER (ironique)

Je vous laisse deviner.

Le POLICIER adresse un sourire entendu à CAVANAUGH lequel jette un regard complice à son partenaire avant de secouer la tête de dépit.

INSPECTEUR # 2 (ironique)

Ça aurait été trop facile.

POLICIER

Les occupants de l’appartement voisin nous ont confié avoir entendu des bruits bizarres pendant que la victime et sa, ou son, partenaire étaient en plein ébat sexuel. Ils ont parlé de sons monocordes, comme si des voix récitaient une prière.

CAVANAUGH

Pas d’empreinte, pas d’arme, pas de témoin… Rassurez-moi, il y a bien un cadavre au moins ?

Le POLICIER adresse un sourire entendu à CAVANAUGH puis sort de la pièce. CAVANAUGH soupire, regarde son partenaire qui s’éloigne pour s’approcher d’un groupe de policiers, puis s’apprête à entrer dans la chambre.


3. Intérieur, nuit, chambre

CAVANAUGH s’approche du lit où se trouve un homme étendu les bras et les jambes écartés et ligotés. Le médecin légiste est en train de l’ausculter.

CAVANAUGH

Quelle est l’heure de la mort ?

MÉDECIN LEGISTE

Eh bien d’après la rigidité cadavérique, je dirais qu’elle se situe entre 20h00 et 23h00.

CAVANAUGH

Ce n’est pas très précis.

MÉDECIN LEGISTE

Pour cela, j’ai besoin d’effectuer davantage de tests. Quoi qu’il en soit, je n’ai relevé qu’une seule marque de coup sur la poitrine au niveau du cœur vraisemblablement asséné à l’aide d’un objet tranchant. Ce qui, de toute évidence, semble être la cause de la mort.

CAVANAUGH

L’entaille est impressionnante.

MÉDECIN LEGISTE

D’après sa taille et la forme de la blessure, je dirais qu’elle a été causée par un poignard ou une dague, la lame est souvent plus large que celle d’un simple couteau.

CAVANAUGH

Et qu’est ce que c’est que ça ?

CAVANAUGH désigne plusieurs marques qui se trouvent sur son torse.

MÉDECIN LEGISTE

Ce sont des inscriptions, une sorte de calligraphie qui ressemble étrangement à des symboles cabalistiques. Pour l’instant, je suis formel sur une chose, ces signes ont été dessinés avec du sang.

CAVANAUGH

Celui de la victime ?

MÉDECIN LEGISTE

Je ne sais pas encore mais si c’est bien le cas, ça pourrait corroborer ma thèse de la dague.

CAVANAUGH

En d’autres termes ?

MÉDECIN LEGISTE

D’après ma longue expérience, la position du corps et l’impression générale laissée par cette scène de crime, je dirais qu’il s’agit d’un sacrifice rituel.

CAVANAUGH et le MÉDECIN LEGISTE se regardent. CAVANAUGH l’air déconcerté.


4. Intérieur, nuit, bureau de Will

Will est assis à son secrétaire et écrit quelque chose. Soudain quelqu’un frappe à la porte.

WILL

Entrez.

ASHLEY entre dans la pièce en tenue de sport. Elle observe quelques secondes WILL sans ciller.

ASHLEY

Lâche tes bouquins, il est temps pour toi de faire un peu d’exercice.

WILL

Quoi ?

ASHLEY (épelant)

S. P. O. R. T. Sport. Tu commences à t’encroûter. Je vais arranger ça. Ne me fais pas attendre.

ASHLEY sort de la pièce sans se retourner. WILL reste immobile et interdit. Il observe son bureau. Après quelques secondes, il se précipite hors de la pièce.


5. Intérieur, nuit, couloir

ASHLEY marche d’un pas décidé et WILL arrive en courant derrière elle pour la rattraper.

WILL

Par « sport » tu entends quoi exactement ?

ASHLEY

Si tu n’es ni claustrophobe ni acrophobe, tu vas adorer.

WILL (s’arrêtant)

Hein ?

ASHLEY (après quelques secondes)

Je blague. Ne fais pas cette tête. Tu peux toujours retourner t’enfermer dans tes bouquins si tu as la trouille.

WILL (ironique)

La trouille ? Non, non, quelle idée. Je sais que tu t’intéresses énormément à mon bien-être, je n’ai donc aucune raison d’être inquiet.

ASHLEY

Aller, détends toi, docteur, tu verras que je suis une excellente prof.

WILL

J’ai du mal à croire que tu puisses être aussi pédagogue que Liz mais… En fait, je n’ai pas trop la fibre sportive si tu vois ce que je veux dire.

ASHLEY

Relax. Dis-toi que c’est une initiation, rien de compliqué. Je veux juste voir comment tu te débrouilles et t’enseigner quelques prises histoire que tu puisses te défendre tout seul au prochain gros pépin.

WILL

En quel honneur cet intérêt soudain pour ma petite personne ?

ASHLEY

Je te l’ai dit, j’en ai marre de devoir te protéger en permanence, je sais que tu es capable de te défendre tout seul et je veux te le prouver.

Un bruit de gargouillis se fait entendre juste derrière eux. WILL s’immobilise et fait volte face tout en agrippant fortement le bras d’ASHLEY pour la retenir.

WILL

Tu as entendu ça ?

ASHLEY (regardant la main de WILL)

J’ai du mal à me concentrer avec le bras comprimé.

WILL (retirant sa main)

Désolé… J’ai vraiment cru entendre un bruit… bizarre.

ASHLEY observe WILL qui fini par se détendre. Ils se remettent à marcher mais le bruit se fait de nouveau entendre. WILL s’immobilise et fait volte-face à nouveau.

WILL

Là ! Cette fois tu l’as bien entendu non ?

ASHLEY

Quoi ?

WILL (inquiet)

Y’a un truc qui cloche.

WILL revient sur ses pas et soudain quelqu’un se jette sur lui violemment, le projetant au sol. Une créature se tient au dessus de WILL en le maintenant à sa merci. WILL se débat de toutes ses forces contre l’assaillant, en vain. ASHLEY se précipite alors sur la créature pour la faire lâcher prise. Elle arrive à la neutraliser très vite en la menaçant avec son couteau. WILL observe la créature avec surprise.

WILL

Steve ?

ASHLEY lève les yeux vers WILL tout en maintenant STEVE au sol.

ASHLEY

Leçon numéro 1 : reste continuellement sur tes gardes, l’ennemi le plus dangereux n’est pas celui que tu vois mais celui qui t’a vu le premier. (à Steve) Tu commences à ramollir.

ASHLEY abandonne STEVE pour aller aider WILL à se relever.


6. Intérieur, nuit, morgue

HELEN entre dans la morgue. ELEANOR est déjà là, penchée au dessus d’un corps.

HELEN

Eleanor ?

ELEANOR (sans lever la tête)

Deux corps ont été amenés se soir. Je t’ai laissé le second.

HELEN (mettant ses gants)

Cause du décès ?

ELEANOR

Le tien a, semble-il, été tué par arme blanche.

HELEN

Il a été identifié ?

ELEANOR

Pas pour l’instant.

HELEN s’approche de son patient et commence à l’ausculter. Elle observe avec beaucoup d’intérêt les marques qu’il porte sur son torse.

HELEN

Avons-nous l’arme du crime en notre possession ?

ELEANOR

Non. Mais maintenant que tu en parles, nous avons mieux que cela.

HELEN se retourne pour faire face à ELEANOR. Celle-ci s’approche d’une table et prend un sachet qu’elle montre à HELEN. Il contient une croix.

ELEANOR

Ton patient avait ceci sur lui. On dirait un objet de culte.

HELEN s’approche et prend le sachet pour observer l’objet.

ELEANOR

Plutôt curieux non ? Personnellement je préfère les pendentifs, c’est beaucoup moins voyant.

HELEN

Cette croix n’est ni catholique, ni orthodoxe ni protestante. Pourtant, les symboles montrent qu’il s’agit bien d’une croix chrétienne.

ELEANOR (souriant)

Ton sens de l’observation me surprendra toujours. Un jour il faudra vraiment que tu me dises comment tu sais tout ça !

HELEN (reposant la croix sur la table)

Un jour peut-être...

ELEANOR (reportant son attention sur son patient)

Mystérieuse et cultivée. Tu ne cesseras jamais de me surprendre Helen.

HELEN sourit à sa réflexion et reporte son attention sur son patient.

HELEN (après quelques instants)

Brunch dimanche ?

ELEANOR

Plutôt mourir que de rater ça.

HELEN et ELEANOR n’ont pas relevé la tête.


7. Intérieur, nuit, hôpital

L’entrée de l’hôpital est bondée. Une JEUNE FEMME, celle qui portait la robe rouge lors de la cérémonie, entre accompagnée de l’inspecteur CAVANAUGH. Elle est habillée normalement et semble bouleversée. Ils s’avancent vers l’accueil. Derrière le comptoir, une secrétaire médicale relève la tête à leur arrivée. L’inspecteur CAVANAUGH sort une plaque de police qu’il montre à la secrétaire.

CAVANAUGH

Inspecteur Cavanaugh. Voici Mademoiselle Thilil. Nous sommes ici pour procéder à une identification. Un peu plus tôt dans la soirée, vous avez pris en charge deux corps. Nous voudrions voir l’un d’entre eux.

SECRETAIRE

Nous avons encore un patient non identifié qui a bien été amené cette nuit.

INSPECTEUR CAVANAUGH

Mademoiselle Thilil souhaiterait voir le corps.

MADEMOISELLE THILIL

Mon frère a disparu depuis plusieurs jours. Je pense qu’il pourrait s’agir de lui.

SECRETAIRE

Je suis désolée de l’apprendre. Je vais demander à une infirmière de vous accompagner. (regardant autour d’elle) Lisa ? Peux-tu conduire l’inspecteur et cette dame au sous-sol ?

LISA (souriant avec compassion)

Bien sûr.

MADEMOISELLE THILIL

Merci.

SECRETAIRE

Je préviens immédiatement le service de médecine légale de votre arrivée.

LISA sort de derrière le comptoir pendant que la secrétaire compose un numéro sur son téléphone.

LISA (délicatement à la mademoiselle Thilil)

Venez. Tout va bien se passer.

MADEMOISELLE THILIL acquiesce doucement. LISA passe un bras autour de ses épaules pour lui montrer son soutient. L’inspecteur CAVANAUGH et les deux jeunes femmes s’avancent vers l’ascenseur.


8. Intérieur, nuit, salle de sport

ASHLEY est face à STEVE. WILL est contre un mur les observant. ASHLEY attaque STEVE et le fait tomber au sol. ASHLEY lui tend ensuite la main pour l’aider à se relever et se tourne vers WILL.

ASHLEY

C’est enregistré ?

WILL

Tu auras beau me montrer cette technique cent fois, je sais que je n’y arriverais pas.

ASHLEY (ironique)

Quel optimisme et quel esprit combatif ! C’est sûr que si tu y mets de la mauvaise volonté… Essaye au moins une fois avant de renoncer.

WILL

Très bien.

WILL s’avance vers le centre du tapis, alors qu’ASHLEY se met sur le côté. Il observe STEVE quelques instants, puis essaye de faire comme ASHLEY, sauf que c’est lui qui finit au sol. WILL se relève.

ASHLEY

Ne retiens pas tes coups. Le but c’est d’acquérir les réflexes qui pourraient sauver ta peau pas de faire n’importe quoi.

WILL

Facile à dire, je n’ai pas pour habitude de me battre au corps à corps et, sans vouloir offenser Steve, j’ai encore moins l’habitude de le faire contre des anormaux.

STEVE

Pas de problème. (à Ashley) Il transpire vraiment la peur à plein nez.

ASHLEY

Fais une pause Steve, je m’occupe de lui.

STEVE

C’est toi le boss Ash.

STEVE part alors qu’ASHLEY se positionne en face de WILL. Elle sert les poings et se met en garde.

ASHLEY (déterminée)

Tu as intérêt à me montrer ce que tu as dans le ventre, parce que je ne vais pas prendre de gant.


9. Intérieur, nuit, morgue

HELEN est face à une table, observant les divers éléments retrouver sur son patient.

ELEANOR entre dans la pièce avec MADEMOISELLE THILIL et l’inspecteur CAVANAUGH.

ELEANOR

Le Docteur Magnus est la personne qui s’est chargée d’autopsier le corps. Helen ?

HELEN se retourne et ELEANOR, MADEMOISELLE THILIL et l’inspecteur CAVANAUGH s’avancent vers elle.

ELEANOR

Voici Mademoiselle Thilil et l’inspecteur Cavanaugh. Ils sont ici pour ton patient.

CAVANAUGH

Mademoiselle Thilil pense qu’il pourrait peut-être s’agir de son frère porté disparu depuis plusieurs jours. Elle est donc venue identifier le corps.

HELEN

Très bien. (à Mademoiselle Thilil) Croyez-moi, je compatis. J’espère sincèrement pour vous que ce n’est pas lui.

MADEMOISELLE THILIL

Je vous remercie. (après quelques instants) Je l’espère également.

HELEN s’approche de l’un des tiroirs qu’elle ouvre. Elle tire le brancard à l’extérieur. MADEMOISELLE THILIL s’approche de lui et HELEN découvre le visage du cadavre. MADEMOISELLE THILIL, les larmes aux yeux, reconnaît le visage du mort.

MADEMOISELLE THILIL

C’est bien lui. C’est bien mon frère Paul.

HELEN

Je suis réellement navrée.

MADEMOISELLE THILIL (sanglotant)

Je n’arrive pas à le croire...

CAVANAUGH

Avez-vous pu déterminer la cause de la mort, docteur ?

HELEN

Il a été poignardé. Le coup fatal a été porté au cœur, la mort a été presque instantanée.

L’inspecteur CAVANAUGH observe HELEN avec attention tandis qu’elle reporte son attention sur MADEMOISELLE THILIL.

HELEN (compatissante)

Je sais que ce n’est qu’une maigre consolation pour vous, mais je peux vous assurer qu’il n’a pas souffert. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous laisser quelques instants seule avec lui.

MADEMOISELLE THILIL

Je vous en serais très reconnaissante.

CAVANAUGH

Je vous attends à l’entrée. Prenez votre temps.

MADEMOISELLE THILIL opine de la tête. HELEN poste une main réconfortante sur son épaule avant de prendre la direction de la sortie avec ELEANOR et l’inspecteur CAVANAUGH.


10. Intérieur, nuit, salle de sport

WILL percute le sol. ASHLEY se tient droite devant lui.

ASHLEY

C’est ça que tu appelles esquiver ?

ASHLEY lui tend la main et l’aide à se relever.

ASHLEY

N’aies pas peur de frapper.

WILL attaque une nouvelle fois. ASHLEY pare son attaque, l’envoie au sol et se retrouve à califourchon sur lui.

ASHLEY

Et une nouvelle fois mesdames et messieurs notre candidat vient de se faire tuer !

WILL

À quoi bon continuer ? Je suis épuisé.

ASHLEY

Arrête de pleurnicher, cette technique peut te sauver la vie alors on s’y remet.

WILL (sèchement)

Désolé. Je crois que ça ira pour aujourd’hui.

WILL repousse ASHLEY qui se dégage. Il se relève avec un air contrarié et se rapproche du banc où il récupère sa serviette sans dire un mot. Puis après s’être épongé, il se dirige vers la sortie sous le regard étonné d’ASHLEY.

ASHLEY

Je ne serai pas toujours derrière toi Will !

WILL sort. ASHLEY donne un violent coup de poing sur un sac de sable.


11. Intérieur, nuit, bureau d’Helen

HELEN arrive et tend une tasse de café à MADEMOISELLE THILIL.

MADEMOISELLE THILIL

Merci.

HELEN s’installe derrière le bureau.

HELEN

Je sais que ce n’est pas vraiment le moment mais je souhaiterais vous poser quelques questions si vous le voulez bien. J’ai besoin de quelques précisions pour mon rapport.

MADEMOISELLE THILIL

Je vous en prie.

HELEN

La police vous interrogera certainement sur ce point précis mais savez-vous qui aurait pu en vouloir à votre frère ?

MADEMOISELLE THILIL

Non. C’est incompréhensible. Mon frère était aimé de tous. Il était moine, c’était un homme de foi et de cœur qui a toujours œuvré pour le bien. Je ne vois vraiment pas qui aurait pu lui en vouloir.

HELEN (souriant)

N’ayez crainte, la police fera son possible pour le découvrir.

HELEN ouvre le tiroir de son bureau et en sort le sachet contenant la croix.

HELEN

Votre frère avait ceci sur lui. Savez-vous ce que cette croix représente ?

MADEMOISELLE THILIL

Je suis désolée. Je ne suis ni croyante, ni pratiquante. En réalité, je connaissais très peu le travail de mon frère mais cela ne m’empêchait pas de respecter son choix et d’admirer sa dévotion. Cette question va peut-être vous sembler malvenue mais savez-vous avec quelle arme il a été tué ?

HELEN

Malheureusement, la police n’a pas encore retrouvé l’objet. D’après moi, il s’agirait d’une dague ou d’un poignard de cérémonie. Mais bien sûr il ne s’agit que de suppositions pour l’instant.

MADEMOISELLE THILIL

Mon Dieu ! Mais qui a bien pu faire une chose pareille ? Mon frère était si charitable. Je n’ai même pas eu le temps de lui dire combien il comptait pour moi.

HELEN (tristement)

Je suis sûre qu’il le savait. Les personnes du même sang sentent ces choses inavouées.

HELEN regarde MADEMOISELLE THILIL avec détresse. MADEMOISELLE THILIL hoche la tête en souriant gentiment puis se met à consulter sa montre.

MADEMOISELLE THILIL (se levant)

Je vais devoir vous laisser Docteur Magnus, l’inspecteur doit commencer à s’impatienter. Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’écouter.

HELEN (se levant)

Je vous en prie, c’est tout à fait naturel. Si vous avez besoin de quoi que ce soit…

MADEMOISELLE THILIL

Merci.

HELEN raccompagne MADEMOISELLE THILIL jusqu’à la porte et la regarde sortir avec un air préoccupé.


12. Intérieur, nuit, manoir

Toutes les femmes sont dans la même salle. Un autel a été installé au centre de la pièce. Les femmes sont en train de décorer la salle avec de grands morceaux de tissu noir et rouge.


13. Intérieur, nuit, bureau de Will

WILL est en train de s’essuyer le front avec sa serviette, le téléphone est collé à son oreille.

WILL

Attendez Magnus, vous pouvez répéter après « Mésopotamie » ? (attrape un stylo et une feuille) … hum hum… (écrit puis relève la tête) une croix entourée d’un serpent ? ... Des symboles cunéiformes ? Très bien, je vais immédiatement lancer des recherches. À quoi pensez-vous exactement ?


14. Intérieur, nuit, morgue

HELEN, seule debout près du corps de son patient, est en train de téléphoner. Derrière elle, MADEMOISELLE THILIL s’avance doucement. HELEN n’a rien remarqué.

HELEN

J’ai un mauvais pressentiment à propos de cette affaire. Je pense qu’il s’agit d’un meurtre rituel et les symboles très particuliers gravés sur cette croix me semblent être d’origine babylonienne ce qui corroborerait ma thèse. Commencez à chercher dans la religion judéo-chrétienne mais ne négligez aucune autre piste. … Merci Docteur Zimmerman.

HELEN raccroche le téléphone qu’elle met dans sa poche et se retourne. Elle sursaute en voyant MADEMOISELLE THILIL.

HELEN

Mademoiselle Thilil ? Vous m’avez surprise. Puis-je faire quelque chose pour vous ?

MADEMOISELLE THILIL

Assurément.

MADEMOISELLE THILIL sort subitement une dague. HELEN regarde l’arme avec étonnement puis relève la tête vers MADEMOISELLE THILIL. Cette dernière la regarde d’un air étrange et se jette sur HELEN pour la poignarder au niveau du ventre. HELEN n’a pas le temps d’esquiver. MADEMOISELLE THILIL retire l’arme de la plaie. HELEN constate sa blessure puis vacille avant de s’effondrer au sol, inconsciente. Un sourire mauvais étire les lèvres de MADEMOISELLE THILIL.

vendredi 16 janvier 2009

Episode 6, Webisode 4


Webisode 4


1. Extérieur, nuit, ruelle

JOHN se bat contre l’ANORMAL et après un rude combat, il finit par le tuer d’un coup de poignard. JOHN essuie sa lame et se tourne vers VICTORIA. Il s’avance vers elle. Des bruits se font soudain entendre, JOHN, pris au dépourvu, préfère disparaître dans un flash bleu-vert. ASHLEY arrive alors suivit d’ALEXANDRE, WILL et HELEN. Cette dernière se précipite vers sa sœur.

HELEN

Victoria !

HELEN s’accroupi près du corps de sa sœur et prend son pouls.



Générique


2. Intérieur, nuit, infirmerie

HELEN est debout près du lit où VICTORIA est allongée, un bandage autour du crâne. HELEN observe les signes vitaux de sa sœur, les notant dans un dossier. Puis elle soupire et regarde VICTORIA, qui est assez pâle, avant de quitter la pièce.


3. Intérieur, nuit, salon

ALEXANDRE et WILL sont chacun assis sur un fauteuil. ASHLEY se tient debout près de la fenêtre et regarde à l’extérieur.

ASHLEY

Victoria n’a pas tué la goule, c’est absolument impossible.

WILL

Pourquoi ? Elle a très bien pu le faire avant de perdre connaissance.

ASHLEY (se retournant)

Ce que je veux dire, c’est que la créature a été neutralisée à l’aide d’un objet tranchant or Victoria n’avait aucune arme sur elle.

WILL

Peut-être que l’objet dont elle s’est servie est resté là-bas.

ASHLEY

Non, il n’y avait rien sur place qui aurait pu provoquer de tels dégâts sur la créature.

ALEXANDRE

Sans oublier que Victoire n’a pas non plus eu le temps d’assimiler son cerveau.

WILL

En d’autres termes ?

ALEXANDRE

Quelqu’un d’autre était présent sur les lieux. Je l’ai senti à la minute où nous sommes descendus de voiture.

ASHLEY

Exact. Je l’ai senti aussi.

WILL

Pourquoi n’avoir rien dit ?

ALEXANDRE

Je n’en étais pas sûr. Mais Victoire n’aurait effectivement pas pu tuer cette créature sans l’intervention d’une tierce personne.

WILL

Qu’est ce qui vous fait dire ça ?

ALEXANDRE

Je crois que vous n’avez pas la moindre idée du type de créature dont il s’agit. Lorsqu’elle vous a à sa merci, il est impossible de lui échapper vivant à moins de posséder le double de sa force, ce qui est bien loin d’être le cas de Victoire.

ASHLEY (ironique)

En résumé, c’est un adversaire à ma mesure.

ALEXANDRE (sérieux)

Croyez-moi, vous ne feriez pas le poids.

WILL

Finalement, cette tierce personne lui a sauvé la vie.

HELEN (arrivant)

Je ne suis pas sûr que nous puissions réellement dire cela. J’ai soigné sa blessure mais malgré ma médication, j’ai bien peur que son état ne se dégrade progressivement.

WILL

Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

HELEN

Son métabolisme est tout à fait singulier, son corps semble se putréfier de l’intérieur. Je lui ai administré tout ce qui aurait pu enrayer la progression de cette nécrose cependant mes soins demeurent inefficaces. Ses chances de rétablissement me paraissent compromises et je ne saurai dire exactement pourquoi.

ALEXANDRE

C’est à cause de la créature.

ASHLEY

Comment ça ?

HELEN

Par lui tu revis, par lui tu péris.

ASHLEY

Quoi ?

ALEXANDRE

Ce que la créature lui a donné, elle peut le lui reprendre. La survie de Victoire ne dépendait que d’une seule chose.

WILL

Victoria nous a dit qu’elle devait ingérer le cerveau de cet anormal pour accéder à l’immortalité et être enfin libérée de son emprise.

ASHLEY

Alors qu’attendons-nous ? Le cadavre de la goule est dans le labo, il n’y a qu’à lui ouvrir le crâne et…

ALEXANDRE (l’interrompant)

Malheureusement ce n’est pas aussi simple.

HELEN

Quelle règle avons-nous omise de suivre ?

ALEXANDRE

En fait, il était surtout question d’un délai à respecter.

WILL

Était ?

ALEXANDRE

Victoire devait ingérer le cerveau à la mort de la créature, une trop longue attente altère irrémédiablement les propriétés contenues dans son hypophyse. Une fois que la limite de temps est atteinte, il est impossible d’inverser le processus de putréfaction.

ASHLEY

Ce qui signifie ?

HELEN

Victoria est mourante.

ASHLEY regarde sa mère, alors qu’ALEXANDRE et WILL baissent la tête. HELEN quitte la pièce.


4. Extérieur, nuit, infirmerie (flashback)

GREGORY est penché au dessus du corps de VICTORIA, il est en train de l’ausculter. HELEN est assise de l’autre côté du lit. GREGORY se relève et HELEN l’interroge du regard. GREGORY secoue négativement la tête, avant de sortir. HELEN se tourne vers VICTORIA, qui ouvre légèrement les yeux.

HELEN

Comment te sens-tu ?

VICTORIA

Je crois que « mourante » est un terme qui convient parfaitement à ma situation.

HELEN

Ne dis pas une chose pareille. Tu ne vas pas mourir Victoria. Père va trouver un remède et tu iras bientôt mieux, je te le promets.

VICTORIA

Tu sais très bien que c’est faux. Helen, nous sommes sœurs, nous ne devrions pas nous cacher la vérité. Tu n’as plus besoin de me protéger désormais. (après quelques instants) Avant de mourir, je dois te confesser quelque chose.

HELEN (les larmes aux yeux)

Je ne te laisserai pas partir Victoria, c’est au-dessus de mes forces.

VICTORIA

Je n’en ai plus pour longtemps Helen… Tu dois m’écouter, c’est vraiment très important…

VICTORIA tousse violemment, elle semble épuisée par la fièvre. HELEN serre sa main.

VICTORIA

Sois très prudente. Les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être.

HELEN regarde VICTORIA, à la fois intriguée et attristée et contient difficilement ses larmes.


5. Intérieur, nuit, infirmerie

ASHLEY est assise près du lit de VICTORIA.

VICTORIA (les yeux fermés)

Tu ne crois pas que c’est un peu tôt pour une veillée funèbre ? Je ne suis pas encore morte.

ASHLEY (souriant)

Comment peux-tu être la sœur de ma mère avec un tel sens de l’humour ?

VICTORIA (ouvrant légèrement les yeux)

Ta mère était une femme délicieusement amusante avant que sa malédiction ne la frappe. Ne la juge pas trop durement Ashley. Alors dis-moi que fais-tu donc au chevet d’une mourante ?

ASHLEY

Il était là n’est-ce pas ?

VICTORIA

De qui parles-tu ?

ASHLEY

Druitt. Je sais que c’est lui qui a tué la goule. J’ai senti sa présence.

VICTORIA

Que veux-tu savoir Ashley ?

ASHLEY

Je veux savoir tout ce que ma mère ne m’a jamais dit.

VICTORIA

Je ne peux pas faire ça. En revanche, je peux te dire qu’il n’a pas toujours été le monstre que tu as rencontré. À l’époque où je l’ai connu, il avait ses défauts, comme tout homme, mais c’était un gentleman follement épris de ta mère.

ASHLEY

Ce type est un assassin.

VICTORIA

Il n’aurait jamais fait de mal à ta mère, il aurait préféré mourir plutôt que de la blesser. Malheureusement, personne ne peut lutter contre sa nature, elle vous entraîne aux portes de la soumission où elle fini par vous emprisonner. C’est une malédiction à laquelle il est difficile d’échapper à moins d’en avoir la volonté.

ASHLEY

J’ai peur… j’ai peur d’être comme lui.

VICTORIA

Ashley, non. Ecoute-moi, tu n’es pas comme lui, tu es une Magnus. Je l’ai vu dans tes yeux. Reste dans le sillage de ta mère et ne cède jamais à tes pulsions, quoi qu’il arrive.

ASHLEY

Mes pulsions ? Tu veux parler de mes émotions ?

VICTORIA (fermant les yeux)

Ne te laisse pas guider par ta colère. (chuchotant) Tu dois combattre ce qui se cache en toi.

ASHLEY (secouant la tête)

Je ne comprends pas.

VICTORIA semble s’être endormie. AHSLEY se lève et lui prend la main avec délicatesse.

ASHLEY (chuchotant)

J’ai été heureuse de pouvoir te rencontrer.

ASHLEY repose sa main et s’avance vers la porte.


6. Intérieur, nuit, laboratoire d’Helen

HELEN est penchée au dessus de son microscope. Elle se relève et tape quelque chose sur son ordinateur qui émet soudain un bip. HELEN laisse échapper un soupir.

BIGFOOT arrive dans la pièce.

BIGFOOT

Que faites-vous docteur ?

HELEN

J’essaie de sauver ma sœur.

BIGFOOT

Je croyais que c’était impossible.

HELEN plonge son regard dans celui de BIGFOOT.

BIGFOOT

Lorsque j’ai perdu ma compagne j’ai appris quelque chose. On ne peut pas aller contre le destin. Vous devriez profiter du temps qu’il vous reste et le passer auprès d’elle, au lieu de le gaspiller inutilement ici. Vous enfermer dans votre travail pour fuir votre tristesse ne vous a pas réussit jusqu’à maintenant.

HELEN baisse la tête et semble avoir les yeux rivés à son clavier. Elle reste immobile jusqu’à ce que BIGFOOT quitte la pièce. Une fois qu’il est sortit, elle relève la tête et regarde en direction de la porte, les larmes aux yeux.


7. Intérieur, nuit, infirmerie

ALEXANDRE est assis à côté de VICTORIA. Il lui tient la main.

VICTORIA

Promet-moi que tu ne feras pas de bêtises.

ALEXANDRE

Comment puis-je te promettre une telle chose alors que tu es ma seule raison de vivre ?

VICTORIA

Je regrette…

ALEXANDRE (la coupant)

N’aies aucun regret. En plus d’un siècle, nous avons vécu des millions de vie et visités plus d’endroits qu’il n’est possible d’en connaître. Tu as donné un sens à ma vie, tu m’as permis d’exister, la mort elle-même ne pourra jamais nous séparer.

VICTORIA (une larme roulant sur sa joue)

Je t’aime Alexandre Ashmore.

ALEXANDRE

Je t’aime Victoire Ashmore.

VICTORIA sourit doucement. ALEXANDRE se baisse et l’embrasse tendrement. HELEN arrive à se moment là. Voyant la scène elle se recule, ne voulant pas déranger. Mais lorsqu’ALEXANDRE se relève, VICTORIA voit HELEN.

VICTORIA

Tu es venue me faire tes adieux toi aussi ?

ALEXANDRE se tourne vers HELEN puis reporte son attention sur VICTORIA. Il lui dépose un baiser sur le front, se lève et se dirige vers la porte. HELEN lui adresse un sourire au moment où leurs regards se croisent. HELEN s’avance près de VICTORIA et s’assoit dans le fauteuil près du lit.

HELEN

Comment te sens-tu ?

VICTORIA

Déjà-vu… Je ne souffre pas si c’était bien là ta question. Mon corps n’est plus qu’une enveloppe froide et insensible. Mais ta morphine a des effets vraiment très surprenants sur le peu de conscience qui me reste.

HELEN (sourit doucement avant de redevenir sérieuse)

Je suis tellement désolée Victoria.

VICTORIA

Je le sais Helen, je le suis aussi. J’aurais dû t’avouer plus tôt que c’était moi qui avais tué Bubulle ton poisson rouge.

HELEN (pouffe légèrement)

Victoria ! Je crois que ce n’est pas vraiment le moment.

VICTORIA

Ce n’est pas le moment de quoi ? De faire un peu d’humour avant de trépasser une nouvelle fois ? Nous avons pourtant le temps, nous nous sommes déjà dit adieu il y a bien longtemps.

HELEN

Cette fois, j’ai bien peur que ce ne soit définitif.

HELEN regarde tristement VICTORIA.


8. Intérieur, nuit, laboratoire d’Helen

ASHLEY est immobile près du cadavre de la créature son visage est fermé, comme si elle était en colère. WILL observe l’écran de contrôle qui montre HELEN au chevet de VICTORIA. Il se tourne vers ASHLEY.

WILL

Ça va aller Ashley ?

ASHLEY (sans relever la tête)

Je ne sais pas encore.

ALEXANDRE arrive. ASHLEY relève la tête et WILL se tourne pour suivre le regard d’ASHLEY.

WILL

Comment va-t-elle ?

ALEXANDRE

Je crois qu’elle est prête. Elle a toujours été bien plus courageuse que moi.

ASHLEY

C’est vraiment quelqu’un de bien.

ALEXANDRE

Oui, c’est une femme merveilleuse et ma plus fidèle confidente.

WILL

Comment vous sentez-vous ?

ALEXANDRE

À vrai dire, je… je ne sais pas trop. Je souffre mais je suis apaisé de savoir que Victoire n’a plus à lutter contre cette malédiction.

ASHLEY (après quelque secondes)

Je peux vous poser une question ?

ALEXANDRE

Allez-y.

ASHLEY

Comment êtes-vous devenu vampire ?

ALEXANDRE

Pas comment mais pourquoi. J’ai fait ce choix par amour. (ASHLEY ne semble pas comprendre.) À l’époque je connaissais la condition de Victoria et je ne voulais pas la perdre. Alors j’ai cherché un moyen de partager son éternité. J’ai saisi l’opportunité qui s’est un jour présentée à moi.

ASHLEY lui sourit avec beaucoup de gentillesse. ALEXANDRE lui rend son sourire.

ALEXANDRE

Malgré notre longévité, nous avons profité de chaque instant passé ensemble comme s’il allait être le dernier. Nous ne voulions rien regretter. Aujourd’hui, je sais que nous n’avons rien à regretter.


9. Intérieur, nuit, infirmerie

HELEN est toujours assise au chevet de VICTORIA. Elles ont repris leur sérieux.

VICTORIA

Je crois qu’il est temps de me laisser partir Helen.

HELEN acquiesce doucement, une larme roulant sur sa joue.

VICTORIA

Ne sacrifie pas les peurs des gens que tu aimes à tes propres peurs. Si certains secrets sont faits pour être emportés dans la tombe, d’autres doivent être révélés. Prends garde au passé, Helen, c’est un dangereux ennemi. Tu ne dois pas laisser Ashley se détourner de toi.

HELEN (confuse)

Ashley ?

VICTORIA (faiblement)

J’ai été fière d’être ta sœur Helen.

VICTORIA ferme définitivement les yeux HELEN ferme les siens et lui dépose un baiser sur le front.

HELEN (chuchotant)

Je t’aime Victoire.


10. Intérieur, nuit, laboratoire d’Helen

BIGFOOT rejoint ASHLEY, WILL et ALEXANDRE. Tout le monde l’observe en silence.

BIGFOOT

Je suis désolé.

ALEXANDRE baisse la tête. WILL lui pose une main sur l’épaule. ASHLEY détourne le regard vers la créature.


11. Extérieur, nuit puis aube, cimetière du sanctuaire.

ASHLEY et WILL s’éloignent d’HELEN et ALEXANDRE. Ils rejoignent BIGFOOT qui attend devant le portillon. HELEN observe l’horizon, inquiète, s’avance vers la pierre tombale de VICTORIA et y dépose une rose rouge.

ALEXANDRE

Victoire a toujours aimé ces fleurs. Elle disait qu’elle leur ressemblait.

HELEN

Aussi douce que leurs pétales et aussi farouche que leurs épines.

ALEXANDRE (souriant doucement)

Oui. Je voulais vous remercier d’avoir tenté de la sauver.

HELEN

Malgré nos différences, elle était une partie de moi et je l’aimerai toujours.

ALEXANDRE acquiesce doucement. HELEN reporte son attention sur la pierre tombale une dernière fois et commence à s’avancer en direction du portillon. ALEXANDRE ne quitte pas la tombe des yeux. HELEN s’arrête puis se retourne.

HELEN

Vous n’avez pas à faire cela.

ALEXANDRE

Je sais mais plus rien ne me retient dans ce monde. Je dois rejoindre Victoire dans l’autre.

HELEN baisse la tête en acquiesçant doucement puis la relève, avant de lui sourire tristement. Ses yeux se plissent sous l’effet des premières lueurs de l’aube. HELEN reprend sa route vers le portillon. ALEXANDRE regarde le soleil se lever. Il s’assoit près de la pierre tombale, attendant le châtiment ultime.



FIN