Webisode 2
. Intérieur, nuit, sanctuaire, bibliothèque
HELEN arrive dans la salle. ASHLEY est penchée sur un ouvrage, une jambe posée négligemment sur la table. HELEN est étonnée de la voir. ASHLEY ne relève pas la tête.
HELEN
Ashley ? (pause) Où est le docteur Zimmerman ?
ASHLEY
Sorti voir son copain le policier.
HELEN, perplexe, observe sa fille avec attention. ASHLEY ne lève pas les yeux de son ouvrage. HELEN s’avance prudemment vers sa fille.
HELEN
Puis-je connaître le sujet de ta lecture ?
ASHLEY
Meurtre et généalogie. J’ai décidé de me mettre à l’étude de mes origines.
HELEN soulève un sourcil inquisiteur tout en se rapprochant de sa fille. Très vite, elle peut distinguer le titre du livre qu’ASHLEY est en train de lire : “The Complete History of Jack the Ripper” de Philip Sugden.
ASHLEY
Un ouvrage vraiment captivant. Les meurtres sont détaillés avec une telle force que c’en est presque fascinant.
HELEN (peinée)
Ashley…
ASHLEY (pensive)
Tuer de sang froid doit vraiment procurer une sensation étrange… enfin je suppose.
HELEN reste immobile fixant sa fille avec douleur. ASHLEY lève enfin les yeux vers sa mère avec détermination. HELEN est déconcertée mais tente de ne rien laisser paraître.
ASHLEY
C’est lui n’est ce pas ?
ASHLEY fixe sa mère avec gravité. Plusieurs secondes s’écoulent avant qu’HELEN ne réponde.
HELEN
Je n’en suis pas certaine. (Pause) Mais… Oui, c’est, en effet, une possibilité…
ASHLEY (l’interrompant)
Maman, ne tourne pas autour du pot. Dis-moi juste que c’est lui.
Mère et fille se dévisagent.
2. Intérieur, nuit, sanctuaire, bibliothèque
HELEN prend une grande respiration.
HELEN
Non Ashley, sans preuve tangible je ne peux pas l’affirmer.
ASHLEY
Tu l’as autopsiée cette nuit ta preuve ! Qu’est ce qu’il te faut de plus ?
HELEN reste silencieuse et continue de regarder sa fille douloureusement.
ASHLEY
« Tu voulais me protéger de la menace qu’il a fini par représenter ». Ce sont tes propres mots maman. Je crois que ça résume assez bien la peur que tu éprouves à propos de ce que ce cher papa est capable de faire. De quelle autre preuve as-tu besoin ?
HELEN
Ne fais pas l’erreur de tout mélanger. À l’époque où j’ai dû faire ce choix, le contexte était vraiment tout autre.
ASHLEY
Après plus d’un siècle, il est toujours considéré comme le plus grand psychopathe de tous les temps, dis-moi en quoi la situation est-elle différente aujourd’hui ?
HELEN fixe sa fille sans répondre. ASHLEY a l’air en colère.
ASHLEY
Si tu le penses capable de changer, alors pourquoi m’avoir caché la vérité à son sujet ? (pause) Je vais te dire pourquoi : parce que tu es convaincue que personne ne peut renier sa nature profonde.
HELEN
La renier non, mais la combattre oui. (pause) Je ne peux pas te dire ni pourquoi, ni comment mais même si tout l’accuse, je ne crois pas que John soit le responsable de cette atrocité.
ASHLEY
Tu peux m’expliquer ça ?
HELEN
C’est impossible. Du moins pour l’instant. Mais je…
ASHLEY (l’interrompant)
Peu importe en réalité. John Druitt figure désormais sur ma liste comme une cible prioritaire.
HELEN
Ashley ! Quoi tu aies décidé de faire contre lui, je te l’interdits formellement ! (pause) Tu es trop impliquée émotionnellement pour faire preuve d’une impartialité suffisante et cette vulnérabilité ne te permet pas d’appréhender le danger sereinement.
ASHLEY (ironique)
Ouais, bon… Je prends le risque. Ce n’est que mon père après tout.
HELEN (avec gravité)
Je t’ai toujours enseigné que pour survivre, il ne faut pas se laisser aveugler par ses sentiments qu’elle que soit la situation. Tu sembles précisément vouloir agir à l’opposé de ce principe et je refuse de te laisser faire.
ASHLEY (confuse)
Woa détends-toi maman. Il est sur ma liste mais je n’en fais pas non plus une fixation.
HELEN (inquiète)
En es-tu sûre ?
ASHLEY et HELEN s’affrontent du regard un instant. ASHLEY fini par détourner les yeux.
HELEN
Quoi qu’il en soit, je dois te parler d’une décision que j’ai prise et j’ai très peu de temps pour le faire.
ASHLEY (ironique)
Je sens que je ne vais pas aimer.
HELEN
Je pars dès ce soir pour
ASHLEY (souriant)
HELEN (l’interrompant)
Non Ashley. Je pars seule.
ASHLEY
Quoi ?
HELEN
J’ai besoin de toi ici. Toi et le docteur Zimmerman devez continuer votre enquête…
ASHLEY (l’interrompant)
Tu te moque de moi, maman ?
HELEN
Je serais chez Catherine durant mon séjour. Tu pourras me joindre chez elle en cas d’ennuis.
ASHLEY (coléreuse)
Maman ! (pause) Tu penses vraiment que je vais te laisser partir comme ça ?
HELEN
Je t’en prie Ashley. Même si c’est encore difficile pour toi, je te demande de me faire confiance. (pause) Ne rend pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà.
ASHLEY fixe sa mère dans les yeux avec colère puis semble se détendre en voyant le trouble d’HELEN.
ASHLEY
De toute façon, je crois que je n’ai pas le choix. Mais tu me devras une explication.
HELEN et ASHLEY s’observent.
3. Intérieur, nuit, salle
WILL et l’inspecteur CAVANAUGH se font face.
INSPECTEUR CAVANAUGH
Je ne peux pas le relâcher.
WILL
J’ai le sentiment que cet homme est innocent Cavanaugh. Non en fait, ça crève les yeux.
INSPECTEUR CAVANAUGH
Vous pensez que le procureur va simplement se contenter de suivre vos « sentiments » ? Vous vous fichez de moi Zimmerman ? Ce type n’a aucun d’alibi sérieux alors apportez moi des preuves tangibles au lieu de jouer les psys empathiques.
WILL
Pizer m’a dit avoir passé la nuit avec une certaine Émilie au moment où le meurtre a été commis. Retrouvez-la et vous l’aurez votre alibi.
INSPECTEUR CAVANAUGH (ironique)
Emilie ? Oh, vous voulez parler de celle qui vient du pays des merveilles ?
WILL (déconcerté)
Cavanaugh…
INSPECTEUR CAVANAUGH
Vous savez combien il y a d’Émilie dans cette ville ? (pause) Réveillez-vous, Zimmerman, ce type vous a mené en bateau et vous avez plongé tête la première !
WILL
Croyez-vous que j’insisterai pour le faire relâcher si je n’étais pas convaincu de son innocence ?
INSPECTEUR CAVANAUGH
Il y avait du sang sur ses vêtements. Comment expliquez-vous ça ?
WILL
Il s’est peut-être coupé en se rasant, qu’est-ce que j’en sais ? Vous avez les résultats de l’analyse qui prouvent que ce n’est pas son sang ?
INSPECTEUR CAVANAUGH
Pas encore. Conclusion, il reste notre principal suspect dans cette affaire tant que nous n’avons pas la preuve matérielle qu’il est innocent.
WILL
Ce n’est pas lui, je parie ma carrière dessus.
INSPECTEUR CAVANAUGH
Le problème Zimmerman c’est que votre foi en Pizer ne vaut pas un clou devant le juge.
WILL
Écoutez Cavanaugh je sais que ça peut vous paraître dingue mais j’ai étudié suffisamment de psychopathes pour les reconnaître au premier coup d’œil. (pause) Vous perdez un temps précieux. Pizer est innocent et le vrai meurtrier est toujours dans la nature.
CAVANAUGH et WILL s’observent avec inquiétude.
4. Intérieur, nuit, chambre d’Helen
Une valise est ouverte sur le lit. HELEN y range plusieurs affaires. BIGFOOT arrive.
BIGFOOT
Je devrais vous accompagner.
HELEN
Tes aptitudes pourraient m’être utiles mais tu dois rester ici. J’ai besoin que tu veilles sur nos hôtes.
BIGFOOT
…et sur Ashley ?
HELEN
Et sur Ashley. (pause) Elle a vraiment besoin d’être secondée durant mon absence.
BIGFOOT (après quelques secondes)
C’est lui ?
BIGFOOT touche son abdomen. HELEN le regarde surprise et troublée, avant de reprendre son rangement.
HELEN (bouclant sa valise)
C’est ce que je vais tenter de découvrir. (pause) Je ne serais pas absente très longtemps.
BIGFOOT
Vous ne pourrez pas l’affronter seule.
HELEN
John Druitt est un problème qui ne concerne que moi.
BIGFOOT
Non Docteur, et vous le savez. Ashley doit être informée de la situation.
HELEN (le coupant)
C’est hors de question ! (pause) Elle a déjà bien assez souffert comme ça. (pause) Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Catherine sera là en cas de besoin. (pause) Cette discussion est close.
BIGFOOT (après quelques instants)
Bien Docteur. Je ferais ce que vous me demandez.
HELEN opine de la tête et attrape sa valise. BIGFOOT lui prend des mains.
BIGFOOT
Je vous conduis à l’aéroport.
HELEN acquiesce et ils sortent.
5. Extérieur, nuit, petite rue de Paris
L’homme est penché au-dessus de la femme. Une marre de sang s’étend lentement près du cou de la femme. L’homme s’affaire. Soudain, les sirènes de police commencent à se faire entendre au loin. L’homme range ses affaires, dont un couteau ensanglanté, dans une petite sacoche, puis il se lève et disparaît dans un flash bleu-vert.
6. Intérieur, nuit, avion
HELEN est assise à l’un des sièges et regarde par le hublot. Dehors, il fait nuit.
7. intérieur, jour, cirque d’hiver (flashback 6 mars 1888)
HELEN et JOHN sont assis sur un des gradins. JOHN observe HELEN qui semble aux anges.
HELEN
Ce numéro était vraiment fascinant. Quelle poésie du mouvement, quel raffinement ! Vous n’êtes pas d’accord John ?
JOHN
J’avoue avoir été quelque peu distrait durant la représentation.
HELEN
Pourquoi cela ?
JOHN
Parce que j’étais troublé par un tout autre spectacle. Bien plus captivant.
HELEN
Vraiment ? Puis-je savoir lequel ?
JOHN prend délicatement une des mains d’HELEN qui trésaille. JOHN dépose un baiser sur la paume de sa main tandis que les doigts d’HELEN lui effleurent sensuellement la joue.
JOHN
Mais celui de votre beauté bien sûr. (pause) Il éclipsait en tous points la maestria de cette contorsionniste.
HELEN et JOHN se sourient avec tendresse.
JOHN
Pourquoi avoir choisi le cirque alors que nous aurions pu admirer le raffinement des décors de l’opéra au son cristallin d’une diva ?
HELEN
Eh bien, rien ne vous empêche de m’y convier demain. Aujourd’hui je comptais rencontrer celle pour qui nous nous sommes déplacés jusqu’ici.
JOHN
Anne Roy ?
HELEN
Oui. Je crois que le tour suivant est justement le sien.
HELEN regarde la piste au moment où une jeune femme entre. JOHN dévore HELEN des yeux et HELEN s’en rend compte. Elle incline son corps vers lui sans quitter la piste des yeux.
HELEN (troublée)
Essayez de vous concentrer John Druitt. Vous me faites perdre la tête.
HELEN se met à sourire lorsque JOHN entrelace amoureusement sa main dans la sienne.
8 .intérieur, jour, caravane
ANNE est face à son miroir, en train de ce démaquiller, quand soudain on frappe à sa porte.
ANNE
Entrez.
La porte s’ouvre sur JOHN et HELEN qui entrent dans la caravane. ANNE se tourne pour leur faire face.
HELEN
Anne Roy ?
ANNE
Elle-même. Nous nous connaissons ?
HELEN
Je ne pense pas. Je suis le docteur Helen Magnus et voici Montaigue John Druitt.
ANNE
Enchantée. En quoi puis-je vous aider Docteur ?
HELEN
Nous sommes ici car nous avons entendu parler de votre particularité.
ANNE (sur la défensive)
Ma particularité ? Je ne vois pas de quoi vous parlez.
HELEN (avec détermination)
Mademoiselle Roy, je ne suis pas ici pour vous faire du tort mais pour vous offrir mon aide.
ANNE
Votre aide ? Qu’est ce qui vous fait croire que j’en ai besoin ? Je ne sais pas ce que vous pensez avoir vu mais il s’agissait d’un simple numéro d’illusionniste. Si c’est là tout ce que vous aviez à me dire, veuillez sortir de ma loge s’il vous plait !
HELEN
J’ai de bonnes raisons de penser qu’il s’agissait de tout autre chose. Vous n’avez rien à craindre de moi, je vous assure.
ANNE
Sortez s’il vous plait.
ANNE, qui s’est levée brusquement, fixe HELEN avec colère. JOHN se rapproche instinctivement d’HELEN pour la protéger.
JOHN
Venez Helen. Sortons d’ici.
HELEN
Non John, je m’y refuse. Anne, laissez-moi vous expliquer en quoi consiste mon travail. Votre capacité est un don extraordinaire et je peux vous aider à l’utiliser d’une autre manière que celle-ci.
ANNE
Extraordinaire ? Ma capacité n’a rien d’extraordinaire mademoiselle. Jusqu’à ce que j’apprenne à en vivre, c’était même une malédiction.
HELEN
J’imagine combien la situation a dû être difficile pour vous.
ANNE
N’essayez pas de faire preuve de compassion, vous ne connaissez rien de ma vie. Enfant, je n’avais aucun contrôle sur mon changement d’apparence. Par ma faute, ma famille a été bannie de notre village pour hérésie. Mes parents se sont installés à Vancouver pour me protéger des représailles. Nous avons traversé le pays en charrette pendant des semaines. J’ai vécue cachée pendant des années. Lorsque mes parents sont morts, je me suis retrouvée sans ressource et j’ai dû me débrouiller seule pour survivre. J’ai parfois dû faire des choses…
ANNE ferme les yeux, honteuse. HELEN s’approche et pose une main sur son bras.
HELEN
Vous n’avez pas à vous justifier, je ne suis pas venue ici pour juger vos actes.
ANNE
Pourquoi une femme raffinée comme vous voudrait-elle aider un monstre comme moi ?
HELEN
Je préfère le terme « anormal » qui est beaucoup plus approprié. Je dirige un institut en Angleterre qui recueille des êtres investis de pouvoirs extraordinaires. J’aimerai beaucoup vous y convier.
ANNE
Qu’avez-vous à y gagner ? Pourquoi vous ferai-je confiance ?
HELEN
Parce que vous le devez.
HELEN regarde JOHN qui acquiesce en souriant. Il disparaît sous le regard surpris d’ANNE et se re-matérialise à côté d’elle, la faisant sursauter.
ANNE
Comment est-ce possible ?
HELEN
Croyez-moi, ma démarche n’a rien de cupide. Comme je vous l’ai dit, je prends soin de personnes extraordinaires et je puis vous assurer qu’il y en a beaucoup d’autres comme vous dans le monde. (pause) Nous avons besoin l’une de l’autre Anne. Ayez confiance en moi.
ANNE observe HELEN.
9. Intérieur, nuit, aéroport
HELEN récupère ses bagages. Une jeune femme vient à sa rencontre.
HELEN
Catherine.
JEUNE FEMME
Bienvenue en France, Helen. (pause) Venez, mon chauffeur nous attend à l’extérieur.
HELEN acquiesce et les deux femmes sortent.
10. Intérieur, nuit, manoir
HELEN est assise au salon dans un fauteuil. CATHERINE est assise dans un fauteuil à côté d’elle. Elles sont face à la cheminée, une tasse de thé à la main.
HELEN
Anne aurait été très fière de voir tout le chemin que tu as parcouru.
CATHERINE (souriant)
Mon arrière grand-mère a joué un grand rôle dans mes choix de vie et mon apprentissage. Sans elle je n’aurais jamais su tenir cette maison convenablement ni aider mes hôtes.
HELEN
Qu’en est-il de ta particularité ?
CATHERINE
J’ai appris à la maîtriser, au prix de mille découragements. Ma mère a fait preuve de beaucoup de patience à mon égard puisque j’ai toujours refusé de venir vous voir à Londres. Sans elle, je crois que je n’aurais jamais survécu. Mais au lieu de parler du passé, si nous parlions du présent. Lors de notre conversation téléphonique, vous n’avez pas été très loquace sur le but de votre visite à Paris.
HELEN
En réalité, c’est une affaire d’ordre privé qui m’amène.
CATHERINE
À dire vrai, je m’en doutais. Voudriez-vous m’en dire plus ?
HELEN
Je m’intéresse aux morts atypiques qui sont survenues à Paris ces derniers jours.
CATHERINE
Qu’entendez-vous par « atypiques » ?
HELEN
Des femmes égorgées, éventrées puis atrocement mutilées ?
CATHERINE semble réfléchir puis après quelques secondes elle secoue la tête.
CATHERINE
Non je ne vois vraiment pas. (pause) Attendez (pause) Oui, maintenant j’y pense, il y a bien eu deux cas dont je ne me suis pas occupé mais qui correspondraient à votre description. Comment en avez-vous entendu parler ?
HELEN
J’ai mes sources. (pause) Je connais une personne qui pourrait avoir commis ces atrocités.
HELEN baisse la tête, alors que CATHERINE la regarde surprise.
11. Intérieur, nuit, bar
ASHLEY et WILL entre dans une salle bondée. Ils commencent à avancer.
WILL
Tu es sûre que c’est une bonne idée ?
ASHLEY
On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Le meilleur moyen de trouver un informateur c’est de traîner dans ce genre d’endroit. Navrée si la déco n’est pas à ton goût.
ASHLEY le plante là et s’avance vers le bar. WILL la suit une seconde plus tard. ASHLEY s’installe au bar. Près d’elle, un homme sirote tranquillement une bière.
HOMME
Qu’est-ce qu’une beauté comme toi fait toute seule dans une place pareille ?
ASHLEY
Seule ? Désolée de te décevoir, j’ai emmené mon chaperon avec moi. (pause) J’ai besoin d’information.
HOMME
Ta maman craignait que tu tombes sur un vrai mec, quelqu’un de viril.
ASHLEY (ironique)
Sans vouloir t’offenser, je crois qu’il n’y a aucun risque que ça m’arrive ici.
HOMME
Tu crois ça ? Que dirais-tu de planter ton baby-sitter pour venir prendre du bon temps avec moi dans un coin tranquille ?
ASHLEY (ironique)
Non merci. Tu vois je suis plutôt vieux jeu, je suis contre les rapports avant le mariage.
HOMME (se rapprochant)
Si tu veux tes informations, il va falloir être très gentille avec moi ma belle. Aller ne joue pas les vierges effarouchées. Je te promets d’y aller en douceur… au début.
ASHLEY le repousse en faisant une moue de dégoût. L’homme lui souffle son haleine dans la figure en essayant de l’embrasser.
WILL (essayant de le faire reculer)
Vous êtes plutôt dur de la feuille on dirait. Je crois qu’elle vous a dit non.
HOMME (le repoussant)
Toi le binoclard, on t’a pas sonné ! Retourne jouer avec ta pâte à modeler si tu ne veux pas que je te la fasse avaler. (à ASHLEY) Alors chérie… rappelle-moi où nous en étions…
ASHLEY, sans bouger de sa chaise, lève le bras et plaque l’homme contre le bar, le maintenant par le cou. Autour, tout le monde s’arrête et les regarde. ASHLEY se penche à l’oreille de l’homme.
ASHLEY
Le binoclard avait raison, la chérie a bien dit non. (pause) Mon petit doigt me dit que tu dois certainement en savoir un rayon sur le meurtre de la nuit dernière. Alors comme tu sembles avoir la langue bien pendue, je te suggère de te mettre à table avant que je perde patience.
ASHLEY resserre son étreinte, l’homme ne répond pas. ASHLEY le regarde avec agressivité puis au bout d’un instant le relâche. Elle se tourne vers la salle entière.
ASHLEY (haussant la voix)
Quelqu’un d’autre a envie de parler de ce mystérieux assassin ? (pause) Personne ?
WILL (chuchotant)
Ashley, je crois que nous devrions partir.
ASHLEY
Pourquoi ? L’ambiance est plutôt chaleureuse je trouve. Et si je vous mets sur la voie ? Un grand type chauve, beau parleur, plutôt habile avec un couteau... (pause) Toujours rien ?
ASHLEY fixe plusieurs personnes avec agressivité et secoue la tête de dépit. Plusieurs secondes s’écoulent. L’homme se redresse et lui soutient le regard, ASHLEY le dévisage un instant puis se dirige vers la sortie, WILL sur ses talons.
HOMME (se relevant)
Hey ! Où crois-tu aller comme ça, pétasse?
ASHLEY (se retournant lentement)
Excuse-moi ? (pause) Tu as dit pétasse ?
WILL (inquiet)
Ashley ? (pause) Qu’est ce que tu fais ?
HOMME (agressif)
Oui, tu as bien entendu… pétasse. (pause) Je n’en ai pas encore fini avec toi.
ASHLEY
Houu. Dis donc, c’est que tu ferais presque peur.
WILL
Ashley. (pause) S’il te plait… laisse tomber. Ça pourrait mal tourner.
Un second homme attrape ASHLEY par derrière. WILL fait un pas dans sa direction, alors que le premier homme avance vers elle.
ASHLEY
Will tu te souviens de la technique que je t’ai apprise ?
WILL
Vaguement. Pourquoi ?
ASHLEY
C’est le moment de la mettre en pratique.