1. Intérieur, nuit, couloir du complexe
À demi-conscient, le visage tuméfié, Ernie est traîné sans ménagement par deux gardes.
ERNIE
Hey, faites attention à mon brushing les gars !
Les gardes qui les précèdent poussent la porte battante du secteur 17.
2. Intérieur, nuit, salles d’isolement du complexe
Les gardes trainant ERNIE passent devant les cellules d’isolement et s’immobilisent face à l’une d’elles. L’un des gardes prend son walkie talkie.
GARDE #1
C’est bon, ouvrez la porte !
ERNIE
Hey les mecs, vous savez quoi ? Je suis LE plus grand fan de Hulk… vous savez, le grand type tout vert qui casse tout. Sérieusement, c’est mon personnage de Marvel préféré.
GARDE #3
La ferme !
La porte émet un bruit sourd tandis que les hommes continuent de soutenir ERNIE par les aisselles. ERNIE relève la tête avec difficulté vers le garde situé près de la porte.
ERNIE
Le plus rigolo dans tout ça c’est que malheureusement pour vous, je suis pire que lui.
Les gardes l’observent amusés. ERNIE se met à sourire de toutes ses dents. Il y a quelque chose dans sa bouche, une sorte de capsule. Les gardes cessent de ricaner en l’observant éclater la capsule entre ses dents.
GARDE #1
Hey ! Recrache ça tout de suite ! T’entends !
ERNIE grimace alors qu’un des gardes tente de lui faire recracher la capsule. ERNIE commence à convulser violemment. Ses yeux deviennent blancs et se révulsent tandis qu’il pousse un drôle de râle. Les gardes le lâchent lourdement et s’écartent tout en pointant leurs armes sur lui.
GARDE #2
Bordel qu’est ce qu’il nous fait là ? Il était sérieux vous pensez ?
GARDE #1
J’en sais rien !
GARDE #3
Tirez bon sang !
À genoux, les deux mains à plat sur le sol, ERNIE se tord de douleur. Au moment où les gardes s’apprêtent à tirer, ERNIE se jette sur eux avec une rapidité déconcertante. Il les frappe en affligeant des coups si rapides qu’ils sont impossibles à distinguer. Une fois qu’ils sont tous hors d’état de nuire, ERNIE s’effondre à genoux, épuisé. Il se relève avec difficulté et constate les dégâts en s’appuyant contre le mur.
ERNIE (souriant)
J’ai dit Hulk ? Oups ! Je voulais dire Flash.
3. Intérieur, nuit, atelier d’Henry
HELEN est au téléphone tandis qu’HENRY tapote sur son clavier. Il se tourne vers elle.
HENRY
Je suis désolé Doc, je ne capte aucun signal.
HELEN
Voilà pourquoi son téléphone est toujours sur messagerie. Merde ! (pause) Très bien. J’ai besoin de toutes les données sur le complexe que tu as pu collecter. En détail si possible.
HENRY
Okay Doc mais vous… vous ne comptez pas y retourner n’est-ce pas ?
HELEN fixe HENRY avec insistance. Il s’exécute à contre cœur.
HENRY
Pourquoi est-ce que je pose la question ?
HELEN vérifie son armement et range des munitions et autres équipements dans un sac sous le regard inquiet de WILL.
WILL
Je vous rappelle que nous avons tous failli y rester. Vous ne croyez pas que…
HELEN
J’ai de bonnes raisons de vouloir y retourner et je n’ai ni l’intention ni le temps d’en discuter avec vous.
HELEN fixe WILL avec colère. WILL semble gêné. HENRY les observe avec attention.
WILL
C’est votre fille, j’imagine ce que vous pouvez ressentir mais…
HELEN (blessée)
Vous n’y êtes pas Docteur Zimmerman. (pause) Ernest est injoignable et croyez-moi, ce n’est absolument pas dans ses habitudes. Je suis donc en droit de penser qu’il lui est sûrement arrivé quelque chose. Étant donné que je comptais sur lui pour retrouver Ashley et que ses chances d’y parvenir sont visiblement compromises, il apparaît clairement que c’est désormais à nous qu’incombe cette mission.
WILL
Ecoutez, la dernière fois, c’était plutôt tendu entre vous, peut-être qu’il cherche simplement à vous éviter, ce qui expliquerait son mutisme.
HELEN
Je connais Ernest, c’est un professionnel. Il n’a jamais laissé aucun grief personnel interférer dans son travail et a toujours suivi nos règles à la lettre.
HENRY
On ne doit jamais couper nos moyens de com Will, c’est une de nos règles les plus essentielles.
WILL
Oui mais que faites-vous du bouclier ? Si Ernie a pu entrer dans le complexe, vous ne pensez pas que le dispositif de brouillage électromagnétique empêche simplement tout signal extérieur de passer ?
HENRY
Ouais mais ça c’était avant que je ne trouve une parade au système, je te rappelle qu’on me paye pour être un petit génie. Comment penses-tu que j’ai réussi à obtenir les plans détaillés du complexe hein ? Bref. Tout à l’heure j’ai effectué un quadrillage de la zone et je n’ai pas pu capter son signal. S’il a cessé d’émettre, c’est probablement que la source d’émission est endommagée ce qui laisse supposer qu’Ernie a certainement eu des problèmes.
WILL
Soit mais au risque de vous paraître défaitiste, aller les secourir dans notre configuration actuelle, c’est du suicide. Nous n’avons ni les réflexes d’Ashley ni l’expérience d’Ernie et nous sommes plutôt en minorité alors comment espérez-vous que l’on réussisse cette mission ?
HENRY
Je suis d’accord avec lui Doc. Vous savez à quel point je tiens à Ash mais sans vouloir vous vexer, à la fête foraine, je rate toutes mes cibles alors je vois mal comment je pourrais faire le poids face à des mercenaires surentrainés dopés aux amphétamines qui ont prévu de bouffer leurs chips dans mon crâne à l’heure de l’apéro.
HELEN
Je te rappelle que c’’est toi le technicien Henry. C’est donc à toi de faire en sorte que ça n’arrive pas. Tu as tout le matériel qu’il te faut pour garantir notre sécurité. Prends toutes les dispositions qui s’imposent. Nous partons dans 10 minutes.
HELEN détourne les talons et s’apprête à sortir. WILL semble désemparé.
WILL
Attendez Magnus !
WILL retient HELEN par le bras puis la relâche en observant la colère dans ses yeux.
WILL
Votre instinct est naturel, enfin je veux dire, vous êtes sa mère, il est normal que vous réagissiez comme vous le faites et croyez-le ou non je m’inquiète également énormément pour Ashley mais agir sur un coup de tête est bien loin d’être la meilleure chose à faire.
HELEN
Vous ne comprenez pas ! Si vous pensez une seule seconde que les liens qui m’unissent à Ashley obscurcissent mon jugement, je peux vous affirmer qu’il n’en est rien. Il est primordial de protéger l’intégrité du Sanctuaire et je fais simplement tout ce qui est en mon pouvoir pour la garantir.
WILL
Excusez-moi… l’intégrité du Sanctuaire ?
HELEN
Ashley détient des informations vitales sur mon travail, des informations qui ne doivent en aucun cas tomber entre de mauvaises mains. Vous n’avez aucune idée des effets désastreux qui en résulteraient si cette intégrité était compromise.
WILL et HELEN s’observent un instant sans mot dire.
HELEN
Je dois tenir mon rôle Will. Je ne vous demande pas de comprendre.
WILL
Le fait est que je comprends ce que vous voulez dire. Très bien, mais que faites-vous de Druitt ? Ou plutôt de celui qui se fait passer pour lui ? S’il s’agit d’un piège vous ne croyez pas que nous sommes sur le point de tomber en plein dedans ?
HELEN
Ce que vous affirmez ne sont que des conjectures.
WILL
C’est vrai mais…
HELEN
Les risques dont je parle sont eux bien réels. Il se peut que vous ayez raison, probablement même, mais je ne peux ignorer les conséquences qu’engendrerait mon inaction. Mes travaux sont bien plus importants que ma propre vie. Si je prends cette décision, c’est en toute connaissance de cause. Croyez-moi, je sais ce que je fais.
WILL (résigné)
Et je sais que vous ne changerez pas d’avis. Très bien… Je vais me préparer.
HELEN
En fait je préfèrerais que vous restiez ici.
WILL
Je vous demande pardon ? Vous refusez que je vous accompagne ?
HELEN
Il reste une infime possibilité qu’Ashley s’en sorte par ses propres moyens. Lorsqu’elle rentrera au Sanctuaire, si elle rentre au Sanctuaire, ma fille pourrait nécessiter des soins médicaux urgents, en mon absence vous êtes le seul capable de les dispenser. J’ai besoin de savoir si je peux compter sur vous.
WILL
Vous en doutez Magnus ?
HELEN lui sourit furtivement puis sort de la pièce sous le regard inquiet de WILL.
4. Intérieur, nuit, laboratoire du complexe
CATHERINE tente toujours de réveiller ASHLEY.
CATHERINE
Ashley… Ash S’il te plait, réveille-toi ! C’est moi, Ash. C’est Catherine. Réveille-toi je t’en prie !
ASHLEY reprend doucement conscience. Elle observe autour d’elle, sa vue est troublée. Elle tourne la tête vers la voix, son regard se pose sur la personne étendue près d’elle. Avec confusion, ASHLEY fronce les sourcils. CATHERINE à désormais l’apparence d’ASHLEY.
ASHLEY
Catherine ? Mais qu’est ce que…
CATHERINE
Tu vas bien ? J’ai vraiment cru que… Ash ? Est-ce que tout va bien ?
ASHLEY
Non mais qu’est ce que c’est que ce bordel ?
CATHERINE
Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
VOIX DE JOHN
Elle a repris conscience.
ASHLEY tourne les yeux vers la voix et reconnait JOHN. Elle tente de se débattre mais est entravée par des sangles. COBBOLD s’approche d’elle accompagné de JOHN.
COBBOLD
Ashley Magnus en chair et en os. Cela fait des années que j’attends cet instant. (pause) Tu es superbe… absolument parfaite… bien plus que dans mes souvenirs. Mais je manque à tous mes devoirs, je ne me suis pas présenté. Je suis le professeur Thomas Cobbold, un très vieil ami de ta mère.
ASHLEY
Qui que vous soyez, je vous conseille vivement de me détacher !
COBBOLD
Il est normal que tu ne te rappelles pas de moi. La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était au travers d’un microscope. Alors que tu n’étais encore qu’un fragile et minuscule organisme sans âme, à la fois insignifiant et plein de promesses, tu luttais désespérément pour ta survie dans les flots d’une éprouvette laissée à la merci de la décision déchirante d’une mère. À cette époque, il était ainsi difficile d’imaginer à quoi ressemblerait la personne que tu as failli ne pas devenir un siècle plus tard.
ASHLEY
Ouais c’est bouleversant.
COBBOLD
Mais tu es là devant moi et en te regardant face à face, j’ai la conviction que nous allons accomplir des choses merveilleuses ensemble, des choses qui vont changer la face du monde à tout jamais.
ASHLEY
Je ne sais pas si tu es au courant mais il existe des traitements pour les barjos de ton espèce ! Quoi que l’espoir c’est plus de ton âge grand-père.
COBBOLD
Si ton attitude négative, bien qu’un peu consternante, est compréhensible, je ne peux pas en dire autant de ta désobligeante insolence. Toutefois, je consens à te pardonner cette petite faiblesse, en gage de ma bonne volonté.
ASHLEY
Oh je vous ai offensé ? J’en suis terriblement désolée. Je crois que nous sommes partis du mauvais pied.
COBBOLD
Assurément.
ASHLEY
Peut-être pourrions-nous rectifier le tir devant une bonne citronnade. On pourrait papoter, jouer aux cartes… oh non attendez ! Je pourrais vous faire la lecture pendant qu’on soigne vos escarres… disons juste avant que je ne vous arrache les yeux.
COBBOLD
Audacieuse et impulsive. C’est tout à fait l’idée que je me faisais de toi et c’est la raison pour laquelle j’ai tant insisté pour que tu fasses partie de nos projets. Ton impertinence n’est qu’un infime détail que nous sommes tout à fait à même de dompter et rassure-toi, il n’est pas nécessaire que tu consentes de ton plein gré à devenir membre de notre organisation.
ASHLEY
Membre de votre organisation ? Certainement pas dans cette vie !
COBBOLD
Tu ne crois pas si bien dire. (pause) Entre amis, il faut s’entraider alors pour t’épargner le cruel dilemme d’avoir à choisir ton camp, nous avons pris cette décision à ta place. Avoue que c’est finalement beaucoup mieux ainsi.
ASHLEY le dévisage avec colère. COBBOLD se penche au-dessus de son visage et lui écarte délicatement une mèche de cheveux. ASHLEY se crispe furieusement.
ASHLEY
Ne me touchez pas !
COBBOLD.
Tu as ses yeux... ainsi que sa combativité. Helen peut être fière de toi. (pause) Ce qui me désole c’est que n’aurons pas malheureusement pas le temps de faire davantage connaissance.
ASHLEY (déterminée)
Ne m’enterrez pas trop vite.
COBBOLD (souriant)
Oh non, rassure-toi, nous avons d’autres projets pour toi. J’ai été sincèrement ravi de te rencontrer Ashley.
COBBOLD s’éloigne d’ASHLEY qui se débat furieusement contre ses liens. JOHN se penche au-dessus de son visage et lui embrasse le front. ASHLEY se crispe avec dégoût et le regarde avec une rage contenue.
ASHLEY
Nous n’en avons pas encore fini, crois-moi.
JOHN lui sourit avec douceur alors que GUS s’approche avec une seringue. ASHLEY ne lâche pas JOHN du regard. GUS lui injecte le contenu de la seringue. ASHLEY se débat quelques secondes avec fureur puis ses paupières se mettent à papillonner et ses yeux à révulser. Son corps s’agite de petits soubresauts qui finissent par s’estomper. JOHN se tourne alors vers COBBOLD. Penché au-dessus de CATHERINE il présente un miroir au-dessus de son visage. La terreur se lit dans le regard de la jeune femme.
COBBOLD
Dans chaque graine, même la plus insignifiante, il y a la promesse d’une fleur.
CATHERINE
Mais qu’est-ce que vous avez fait ?
COBBOLD
Je t’ai simplement offert une chance de payer ta dette à ceux qui ont épargné ta vie. (à GUS) Passez à la phase quatre.
GUS
Bien professeur.
JOHN
Que fait-on d’Ashley Magnus ?
COBBOLD se tourne vers ASHLEY. Il l’observe quelques secondes avec douceur, sans mot dire. JOHN le regarde en fronçant les sourcils.
COBBOLD
Nous n’avons plus besoin d’elle. Transférez-la au secteur 8.
JOHN fait un signe de tête à deux gardes qui s’approchent d’ASHLEY. Visiblement inquiète, CATHERINE observe le manège des gardes alors qu’ils quittent la pièce avec le brancard. Elle croise une dernière fois les yeux de JOHN avant qu’il ne sorte à son tour. COBBOLD s’approche à nouveau d’elle avec un sourire étrange.
COBBOLD
À nous deux.
5. Intérieur, nuit, pièce du complexe
Les gardes entrent avec le brancard suivi de JOHN. ASHLEY est toujours inconsciente. ERNIE surgit précipitamment dans la pièce et les menace d’une arme de poing équipée d’un silencieux.
ERNIE
Détachez-la ! Tout de suite !
Les gardes observent JOHN du coin de l’œil. Personne ne bouge. ERNIE semble déterminé.
ERNIE
Faites-le où je tire dans le tas !
JOHN fait un signe de tête aux deux gardes. L’un deux s’approche du brancard et commence à détacher les sangles.
JOHN
Écoutez si vous partez immédiatement, je vous laisse une longueur d’avance avant de donner l’alerte. Qu’en dites-vous ?
ERNIE
J’en dis que je pourrais très bien te mettre une balle dans la tête avant que tu n’aies le temps de lever le petit doigt.
JOHN
Alors qu’est-ce qui vous retient ?
ERNIE
Ne me tente pas. (au garde) C’est bon, maintenant, écartez-vous !
JOHN
Elle est sous sédatif.
ERNIE
Ça c’est pas un problème. J’ai de quoi lui redonner un coup de fouet.
ERNIE leur montre un étrange objet cylindrique qui a la longueur d’une seringue. Il s’approche d’ASHLEY tout en gardant son arme pointée sur les gardes et JOHN et positionne l’objet sur le cou d’ASHLEY. Il lui injecte le contenu du cylindre sans hésiter.
JOHN
C’est ridicule. Vous perdez votre temps.
ERNIE
La ferme !
JOHN
Même si vous parvenez à la réveiller, elle sera trop faible pour vous suivre.
ERNIE
Je t’ai dit de la fermer !
JOHN
Vous aimez prendre des risques c’est votre droit mais en vaut-elle vraiment la peine ? Mon offre est toujours valable vous savez…
JOHN s’interrompt en entendant ASHLEY gémir. ERNIE s’approche d’elle avec inquiétude.
ERNIE
J’y crois pas, ça marche ! C’est ça Ash, vas-y ouvre les yeux. Aller aller…
JOHN fait un signe de tête aux scientifiques qui esquissent un geste vers la sortie.
ERNIE
Ne bougez pas !
JOHN et les gardes s’immobilisent tandis qu’ASHLEY ouvre progressivement les yeux et fronce les sourcils. Sentant que les liens ne la retiennent plus, elle se redresse avec précaution et croise le regard d’ERNIE.
ERNIE
Hey la belle au bois dormant !
ASHLEY
Ern ?
ERNIE
Ouais. Content de te revoir. Prends ça. Faut pas qu’on traine ici.
ERNIE lui tend son arme qu’elle prend avec un sourire. ERNIE sort deux tasers des étuis accrochés à sa ceinture et menace les gardes à nouveau. ASHLEY se lève mais toujours fébrile perd l’équilibre. Elle s’appuie au brancard en se tenant la tête. Sa blessure au cou saigne à nouveau et elle a l’air assez mal en point.
ERNIE
Ça va Ash ?
ASHLEY
Ouais, ouais. Laisse-moi juste quelques secondes.
ERNIE
La situation est sous contrôle alors vas-y doucement okay ?
ASHLEY
Okay.
JOHN
Je te promets que tu n’iras pas loin dans ton état.
ASHLEY
Tu n’auras plus rien à promettre quand j’en aurai fini avec toi !
ASHLEY et JOHN se toisent avec force. JOHN montre les mains en signe de reddition mais est visiblement amusé par la situation. ASHLEY se tourne vers ERNIE et lui fait un signe de tête. ERNIE déclenche les tasers ce qui assomme les deux gardes simultanément puis s’avance au niveau d’ASHLEY pour pointer son taser sur JOHN. ASHLEY l’empêche de tirer en le forçant à baisser le bras.
ASHLEY
Non, pas comme ça.
Perplexe, ERNIE fixe ASHLEY. Elle est encore fébrile mais dévisage JOHN. Les mains toujours levées, JOHN recule vers la porte en lui souriant avec un air narquois. ASHLEY lève alors brusquement son pistolet et le pointe sur lui avec colère.
ASHLEY
Ne bouge plus !
JOHN
Cette rage qui émane de toi, elle bouillonne jusque dans tes yeux. Difficile de la maintenir sous contrôle n’est-ce pas ?
ASHLEY
La ferme !
ASHLEY est nerveuse, sa main crispée sur l’arme tremble légèrement et des gouttes de sueur perlent à son front. JOHN reste imperturbable. ERNIE les observe tour à tour avec inquiétude. JOHN recule à nouveau avec précaution sans quitter ASHLEY du regard. Elle arme son pistolet sans hésiter.
ASHLEY
Je t’ai dit de ne plus bouger !
ERNIE
Ash ! Surtout ne fais rien que tu pourrais regretter.
JOHN
Ce qui est ironique, c’est que même si tu en as la force et la volonté, tu ne pourras pas tirer sur moi.
ASHLEY
T’es vraiment sûr de ça ?
ERNIE
Elle pue cette histoire. Tu devrais prendre le taser.
ERNIE lui tend l’arme. Les yeux pleins de hargne, ASHLEY se mord la lèvre inférieure, refreinant visiblement son envie de tirer. JOHN fait un nouveau pas en arrière sans la quitter des yeux.
ASHLEY
STOP !
ERNIE
Ash ! Tout doux okay. Prends le taser ! (pause) S’il te plait…
Alors qu’il insiste avec le taser ERNIE fixe intensément ASHLEY. JOHN et ASHLEY se jaugent. Le souffle court ASHLEY regarde JOHN reculer d’un nouveau pas. Sans hésiter, elle tire. Touché en pleine poitrine, JOHN s’effondre. ERNIE se précipite vers lui et vérifie son pouls. Au bout que quelques secondes, il relève les yeux vers ASHLEY et lui fait signe que c’est fini. ASHLEY contemple le corps de JOHN avec un air étrange. ERNIE se relève, il lui parle mais ASHLEY le fixe sans comprendre. Il la secoue doucement par les épaules.
ERNIE
T’as entendu ce que j’ai dit Ash ?
ASHLEY
Non… Je…
ERNIE
Faut qu’on dégage tout de suite avant qu’ils rappliquent ! Allez viens !
ERNIE vérifie derrière la porte si personne ne vient. ASHLEY reste en retrait. Visiblement troublée, elle regarde une dernière fois le corps sans vie de JOHN. ERNIE la tire par la manche pour la faire réagir. Ils sortent rapidement tous les deux.
6. Intérieur, nuit, bureau du professeur Cobbold
COBBOLD observe la fuite d’ASHLEY et d’ERNIE sur un écran. ERIC se trouve à ses côtés, il se saisit de son talkie-walkie.
ERIC
On intervient ?
COBBOLD
C’est inutile. Laisse-les partir.
ERIC
Vous êtes sûr ?
COBBOLD
Absolument. Nous n’avons plus besoin d’eux et ils ne sont pas une menace.
ERIC
Même Ashley Magnus ?
COBBOLD (souriant)
Un papillon prisonnier d’une toile d’araignée ne peut pas battre des ailes et créer cet ouragan dévastateur à l’autre bout du monde. Aussi curieux que cela puisse te paraitre, elle est désormais notre plus grand atout. (pause) Fais affréter l’avion. Nous partons ce soir.
ERIC
Bien professeur.
7. Extérieur, nuit, complexe
Les sens en éveil, ERNIE et ASHLEY avancent par petits bouts en prenant soin de ne pas faire de bruit. Ils s’immobilisent soudain en voyant deux gardes faire leur ronde et se rapprocher de leur position. ASHLEY et ERNIE se postent et se font des signes pour s’accorder. Dès que les gardes sont à portée d’attaque, ASHLEY et ERNIE les surprennent simultanément et les assomment avant qu’ils ne donnent l’alerte. Ils ramassent les armes et reprennent leur fuite. Lorsqu’ils se trouvent assez loin des abords du complexe, ASHLEY s’arrête subitement en s’adossant à un arbre, elle semble à bout de souffle. ERNIE se couche près d’elle tout en observant le complexe.
ERNIE
Ça va ?
ASHLEY
J’ai besoin de reprendre mon souffle.
ERNIE
T’es sûre qu’il n’y a rien d’autre ?
ASHLEY
Je vais bien.
ERNIE
Après ce qu’il vient de se passer j’en doute.
ASHLEY
Je t’ai dit que je vais bien.
ERNIE
Okay okay mais t’as quand même une tête de déterrée et… euh… tu saignes.
ERNIE lui désigne l’endroit. ASHLEY se touche le cou et regarde sa main ensanglantée.
ASHLEY
C’est rien. Une vieille blessure… et merci pour la tête de déterrée. J’apprécie. Allons-y. Ma bécane est garée un peu plus loin.
ERNIE n’a pas le temps de répondre qu’ASHLEY reprend sa progression à travers les bosquets. Ils arrivent assez vite jusqu’à la moto qui n’a pas bougée. Le visage d’ASHLEY s’illumine. ERNIE l’observe interloqué.
ERNIE
T’as quand même pas l’intention de conduire dans ton état ?
ASHLEY
Je ne me souviens pas t’avoir demandé ton avis.
ERNIE pose ses mains sur la selle avant qu’ASHLEY ait eu le temps de monter dessus.
ERNIE
Pas question ! Ta mère m’arracherait les yeux. C’est moi qui conduis.
ASHLEY
Comme tu veux.
ASHLEY se positionne derrière ERNIE et au moment où il va enjamber la moto, elle l’assomme d’un coup sec avec son pistolet. ERNIE s’effondre sur le sol, inconscient.
ASHLEY
Désolée Ern. Y’a un léger changement de programme.
ASHLEY le regarde avec un air étrange. Elle met son casque et enfourche son engin. Elle jette un dernier regard à ERNIE au moment où elle met le moteur en marche et démarre en trombe. La moto s’éloigne dans la nuit.
8. Extérieur, nuit, route aux abords du complexe
Le van d’Henry file à toute allure et arrive près du complexe. Il fait le tour et s’approche de l’endroit où était garée la moto d’Ashley. ERNIE est toujours allongé sur le sol inconscient. HELEN et BIGFOOT sautent du van se précipitent vers lui. BIGFOOT lui donne quelques tapes sur la joue, de plus en plus fortes. ERNIE reprend soudain conscience en faisant des moulinets avec les bras.
ERNIE
Hey ! Bas les pattes gros tas de poils !
HELEN
Où se trouve Ashley ?
ERNIE
Merci je vais bien. C’est sympa de t’en soucier.
HELEN et BIGFOOT aident ERNIE à se relever. Il se tient la tête. HELEN le fixe dans les yeux.
HELEN
Où est-elle Ernest!
ERNIE
J’en sais rien. On était ensemble jusqu’au moment où elle m’a gentiment assommé avant de prendre la tangente avec sa moto.
HELEN
Est-elle blessée ?
ERNIE
Physiquement elle a connu pire, mais pour le reste…
HELEN
Qu’est-ce que ça veut dire ?
ERNIE
Eh bien, je ne sais pas trop comment te le dire mais…
HENRY tend le cou par la fenêtre et observe BIGFOOT, HELEN soutenir ERNIE.
HENRY
Dites, vous pourriez continuer votre conversation à l’intérieur ? J’ai repéré des mouvements suspects aux infrarouges et j’aime pas ça.
Avec un air préoccupé, HELEN adresse un signe de tête à HENRY puis se presse de monter côté passager pendant que BIGFOOT aide ERNIE à monter à l’arrière du van.
COBBOLD
Allons, Helen. Tu ne vas pas partir si vite.
HENRY tourne la tête avec étonnement vers HELEN qui semble surprise. COBBOLD se dresse droit devant les phares du van accompagné de deux gardes qui menacent les occupants de leurs armes. De l’arrière du van, ERNIE se rapproche d’HELEN.
ERNIE
Qui c’est ce mec ?
HELEN ouvre la porte du van sans quitter COBBOLD du regard.
HENRY
Qu’est-ce que vous faites doc ?
HELEN
Attendez-ici et ne tentez rien.
HENRY et ERNIE
Quoi !
HELEN
Faites ce que je dis sans poser de question.
COBBOLD lui adresse un sourire tandis qu’HELEN s’approche de lui les mains en l’air. HENRY et ERNIE se fixent avec surprise et inquiétude en les observant.
9. Extérieur, nuit, entrée du Sanctuaire
Une moto s’arrête devant la porte, le pilote tape un code. Les grilles s’ouvrent, la moto entre dans la cours du Sanctuaire.
10. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
WILL marche dans les couloirs en lisant un dossier. Il entend un bruit qui provient de derrière lui. Il se tourne et aperçoit de loin une silhouette qui sort de l’ascenseur. Il reconnait ASHLEY de dos.
WILL
Ashley ? Je suis content de te revoir. On était vraiment inquiets pour toi.
WILL revient sur ses pas pour la suivre. ASHLEY ne réagit pas. Elle tourne au bout du couloir.
WILL
Hey Ashley ! Attends-moi! Qu’est-ce que…
Il suit ASHLEY et la voit entrer dans une pièce et fermer la porte. WILL arrive à la porte et se met à frapper timidement.
WILL
Ashley ? T’es sûre que ça va ? (pause) Ashley ? J’espère que tu n’es pas blessée…
ASHLEY (voix hors champ)
Je vais bien merci. J’ai vraiment besoin de prendre une douche okay ?
11. Intérieur, nuit, chambre d’Ashley
ASHLEY est adossée à la porte de sa salle de bain. Elle fronce les sourcils en fixant la poignée de la porte d’entrée de sa chambre qui fait une légère rotation. Elle prend une altère qui se trouve à terre et s’approche avec précaution de la porte.
12. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
Alors que WILL est sur le point d’entrer dans la pièce, il colle son oreille à la porte et entend le bruit de la douche. Il se ravise donc d’entrer.
WILL
Okay. Je serai dans ma chambre si tu as besoin de quoi que ce soit.
WILL attend une réponse qui ne vient pas. Il observe la porte avec un air suspicieux puis s’éloigne dans le couloir.
13. Intérieur, nuit, chambre d’Ashley
ASHLEY pousse un soupir de soulagement en entendant les pas de WILL s’éloigner dans le couloir. Elle ferme douloureusement les yeux puis les rouvre avec un air angoissé en observant l’altère qu’elle a dans les mains.
14. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
La porte de la chambre d’ASHLEY s’ouvre. Elle pose l’altère à terre et sort précautionneusement en vérifiant que personne ne la voit. Elle s’éloigne de la chambre. Elle marche dans les couloirs et passe devant le bureau d’HELEN. Elle observe un instant. Personne. Elle entre avec précaution.
15. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
ASHLEY s’approche avec empressement du bureau où se trouvent les ordinateurs et s’assoit puis démarre l’ordinateur. L’accès requiert un mot de passe. Elle se mord la lèvre inférieure, hésite un instant puis tape un code. L’accès est autorisé. Elle se met alors à sourire avec un air étrange.
16. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
WILL marche d’un bon pas avec le dossier sous le coude. Il regarde sa montre avec un air inquiet puis s’approche du bureau d’HELEN. Il entend du bruit à l’intérieur, s’immobilise avec appréhension et entre en prenant bien soin de ne pas se faire remarquer.
17. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
WILL voit ASHLEY assise en train de taper sur le clavier. Il l’observe un instant depuis l’encadrement de la porte avant d’entrer.
WILL
Tu as déjà fini de prendre ta douche ?
ASHLEY sursaute et semble embarrassée.
ASHLEY
Will ! Bordel tu m’as fichu la trouille.
WILL
Qu’est-ce que tu fais ?
ASHLEY
Je… rien de spécial… je vérifie juste un truc à propos du Consortium.
WILL
Ah oui ? Quoi ?
ASHLEY
Tu sais… ce truc à propos du complexe. Et toi qu’est-ce que tu fiches ici ?
WILL
Je venais reposer ce dossier sur le bureau de ta mère. T’es sûre que tout va bien ? Je te trouve préoccupée.
WILL s’approche avec un air soucieux. ASHLEY se lève avec empressement visiblement mal à l’aise. WILL a tout juste le temps de voir les éléments « réseau mondial » et « sanctuaire » sur l’écran de l’ordinateur avant qu’ASHLEY n’appuie sur un bouton pour les faire disparaitre.
WILL
Qu’est-ce que c’était ?
ASHLEY plonge ses yeux dans ceux de WILL qui la regarde avec curiosité. Elle s’approche de lui avec un air étrange. WILL fronce les sourcils et sans raison apparente ASHLEY touche son torse et remonte sensuellement sa main jusqu’à son visage. Puis elle rapproche son visage du sien qu’elle entoure de ses deux mains avec la ferme intention de l’embrasser. WILL lui saisit les mains.
WILL
Hey ! Mais qu’est-ce qu’il te prend !
ASHLEY sourit avec un air aguicheur. WILL recule alors qu’ASHLEY se rapproche sans le quitter des yeux.
ASHLEY
Allons Will… Ne me dit pas que tu n’en as jamais eu envie.
WILL
Ashley… s’il te plait, ne fait pas ça.
Surpris, WILL se retrouve adossé contre le mur. ASHLEY approche à nouveau ses lèvres des siennes et cette fois réussit les capturer. Elle l’embrasse langoureusement. WILL répond à son baiser. Ils continuent de s’embrasser jusqu’à ce que WILL la repousse à nouveau. Ils se regardent avec force, essoufflés tous les deux.
WILL
Je ne peux pas faire ça Ashley. On ne peut pas faire ça…
ASHLEY
Et qui le saura ?
ASHLEY et WILL se fixent avec passion et se remettent s’embrasser cette fois furieusement.
18. Extérieur, nuit, abord du complexe
HELEN fait face à COBBOLD.
COBBOLD
Tu es toujours aussi ravissante.
HELEN
Je ne sais pas comment tu as fait pour survivre toutes ces années mais je ne suis pas surprise que tu sois derrière tout ça.
ERNIE et HENRY sortent armés du van. Les gardes commencent à s’agiter. HELEN s’inquiète. COBBOLD leur fait signe de ne pas bouger.
COBBOLD
Je n’ai aucunement l’intention de faire du mal à tes amis.
HELEN
Alors qu’est-ce que tu veux ?
COBBOLD
C’est toi que je veux.
HELEN
Je te demande pardon ?
COBBOLD
Tu as bien entendu. Je viens te proposer de t’associer à nouveau avec moi.
HELEN
J’espère que tu plaisantes.
COBBOLD
Nous avons déjà accompli tant de choses extraordinaires par le passé et tant de choses sont encore à venir. L’Organisation à besoin de toi, j’ai besoin de toi Helen. Tu étais notre meilleur élément, le plus raffiné, à la fois le plus sensé et le plus audacieux, après toutes ces années, je me demande encore pourquoi tu as pris cette décision.
HELEN
Je n’ai pas à me justifier ni à toi, ni à personne. Une chose est sûre, jamais je ne rejoindrai à nouveau l’Organisation même si ma vie en dépendait.
COBBOLD
Et s’il n’était pas seulement question de ta vie ?
HELEN
De quoi tu parles ?
À cet instant, le bruit d’une voiture qui approche se fait entendre. COBBOLD et HELEN ne se quittent pas du regard. La voiture s’arrête à quelques mètres. Deux hommes armés en descendent et observent le petit groupe de loin.
HELEN
Tu es plutôt bien entouré.
COBBOLD (souriant)
On n’est jamais trop prudent, surtout de nos jours. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère Helen. Une ère où les anormaux prendront enfin leur revanche sur le genre humain. Tu sais que cette prophétie va se réaliser. Le jour où se sera le cas tu devras choisir ton camp. Et tu ferais bien de te trouver dans celui des vainqueurs au moment où cette guerre aura lieu.
HELEN
Oui mais le temps n’est pas encore venu alors je préfère prendre le temps de la réflexion et réserver ma réponse.
COBBOLD
Comme tu voudras. (pause) Ta fille n’a pas été si hésitante. Il faut dire que contrairement à toi, je ne lui ai pas laissé le choix.
Les traits d’HELEN se durcissent, elle sort son arme de son étui.
HELEN
Qu’est-ce que tu as fait Thomas ?
COBBOLD
Rien que tu n’aurais désapprouvé à l’époque où tu étais à mes côtés. Rassure-toi, il s’agissait juste pour moi de lui révéler le fabuleux potentiel qui sommeille dans ses gênes, un potentiel qui lui imposait un choix évident.
HELEN
Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais c’est la dernière chose dont tu pourras te venter crois-moi.
HELEN lève son arme vers son visage. Les gardes s’affolent et braquent leurs armes sur elle. HENRY et ERNIE font de même en pointant les leurs sur les gardes. COBBOLD lève les mains en souriant.
COBBOLD
Allons, allons pourquoi tant de haine ? Nous sommes entre adultes. (pause) Si tu t’entêtes à me menacer de ton arme, tes amis y laisseront leur vie. C’est réellement ce que tu souhaite Helen ? Rejoins-moi, ensemble nous accomplirons le destin qui a été tracé pour nous.
HELEN
Je préfèrerais servir le thé au Führer.
COBBOLD (énervé)
Fort bien ! Il est évident que nous sommes dans une impasse et comme il me paraît inutile de vous laisser gaspiller vos balles pour un combat qui n’a pas encore commencé, je crois que nous allons en rester là. Le temps fera son œuvre et choisira lui-même ceux qui viendront grossir la moisson d’âmes que réclame la mort.
COBBOLD se tourne et commence à s’éloigner, protégé par les gardes qui menacent toujours HELEN, ERNIE et HENRY. COBBOLD s’immobilise et se retourne vers HELEN.
COBBOLD
Contrairement à ce que tu penses, je n’ai rien fait à ta fille que tu ne lui aies déjà fait toi-même… d’une certaine façon. On n’apprivoise jamais un animal sauvage. Tu auras beau l’élever avec amour dès sa naissance, être pour lui la meilleure mère au monde, tu ne pourras jamais lui enlever ses instincts de prédateur. Un jour ou l’autre, la bête qui sommeille se réveillera, c’est ainsi. (pause) Nous nous reverrons très vite.
COBBOLD se dirige vers la voiture en marchant tranquillement. Un des hommes ouvre la porte arrière. HENRY et ERNIE s’approchent d’HELEN alors que COBBOLD monte dans la voiture.
HENRY
Vous le laissez partir comme ça ?
HELEN
Si je tente quoi que ce soit, nous allons tous y passer.
HENRY
Je ne comprends pas très bien.
HELEN
Nous sommes cernés. Il y a des gardes armés dans tous les coins. S’il avait vraiment voulu nous tuer, nous serions déjà morts dix fois.
ERNIE
Ouais je les ai sentis aussi, j’ai même perçu des mouvements derrière nous à deux reprises.
HELEN
Notre priorité, c’est Ashley. Nous devons la retrouver.
HELEN, ERNIE et HENRY courent vers le van et remontent à l’intérieur.
19. Intérieur, nuit, chambre de Will
Dans le lit, WILL est endormi sur le ventre, le drap couvrant le bas de son dos, la tête tournée vers ASHLEY qui est couchée à ses côtés. Elle est réveillée et l’observe alors qu’il dort. Elle relève le buste en retenant le drap et se penche pour récupérer certains de ses vêtements éparpillés sur le sol près d’elle. Elle s’assoit sur le bord du lit et commence à se vêtir. Elle se lève dans la pénombre et fini de s’habiller. Elle s’approche de WILL pour vérifier qu’il dort toujours puis s’approche avec prudence de la porte qu’elle ouvre. Elle sort en prenant soin de ne pas faire de bruit en la refermant.
20. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
ASHLEY marche d’un bon pas en fronçant les sourcils mais déterminée.
21. Intérieur, nuit, van
HELEN a les yeux dans le vide en regardant la route. Tout en conduisant, HENRY jette un œil vers elle et croise le regard d’ERNIE dans le rétroviseur. ERNIE tourne la tête vers BIGFOOT qui secoue la tête avec tristesse.
ERNIE
Euh doc… je crois qu’il faut que tu saches un truc à propos d’Ash.
HELEN tourne la tête avec inquiétude vers ERNIE.
22. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
ASHLEY pianote sur l’ordinateur d’HELEN. Elle sort un mini disque dur qu’elle branche à l’UC. Elle est concentrée sur sa tâche. Elle affiche sur l’écran des données concernant le réseau mondial des sanctuaires. Elle regarde l’écran avec un sourire.
23. Intérieur, nuit, chambre de Will
WILL s’éveille doucement et se rend vite compte qu’il est seul dans la chambre. Il se tape la tête avec la main et s’assoit sur le bord du lit. Il a l’air inquiet.
24. Extérieur, nuit, entrée du Sanctuaire
Le van entre dans le Sanctuaire.
25. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
ASHLEY fait une copie des données qui sont affichées à l’écran de l’ordinateur. Elle est très concentrée. Elle copie les données géographiques, les données tactiques, les codes de sécurités, les plans défensifs.
26. Intérieur, nuit, chambre de Will
WILL termine de s’habiller, les yeux dans le vide. Il croise son reflet dans le miroir et s’immobilise un instant. Un éclair de lucidité illumine son regard.
WILL
Oh non ! Ashley…
Il sort précipitamment.
27. Intérieur, nuit, ascenseur du Sanctuaire
HELEN, BIGFOOT, HENRY et ERNIE sont à l’intérieur. Ils sont silencieux. ERNIE et HENRY s’observent mais n’osent pas regarder HELEN qui semble perdue dans ses pensées.
28. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
Les données sont presque terminées d’être copiées. ASHLEY est concentrée mais semble sur le qui-vive.
29. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
WILL court.
30. Intérieur, nuit, ascenseur du Sanctuaire
La porte s’ouvre, HELEN sort en premier.
31. Intérieur, nuit, couloir du Sanctuaire
HELEN et WILL manquent de se foncer dedans.
WILL
C’est Ashley !
HELEN et WILL se pressent.
32. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
HELEN et WILL entrent suivis d’ERNIE, BIGFOOT et HENRY. La pièce est vide. HELEN se précipite vers son ordinateur. Elle l’active et s’aperçoit qu’il n’y a rien sur l’écran. Elle tourne la tête vers ses compagnons.
HELEN
Trouvez-la !
BIGFOOT et ERNIE se pressent de sortir.
WILL
Qu’est-ce qui se passe Magnus ?
HELEN
Je n’en suis pas sûre.
HELEN a l’air désemparée. WILL est inquiet. HELEN se lève et se dirige vers la fenêtre.
33. Extérieur, nuit, abords du Sanctuaire
Une moto s’éloigne avec empressement. Dans le casque, apparaît le visage de CATHERINE.
34. Intérieur, nuit, bureau d’Helen
Les yeux brillants, HELEN observe la moto s’éloigner dans la nuit, son visage se reflète dans la vitre.